CHAPITRE V I I
LA QUESTION ARMÉNIENNE DEVANT LA PREMIÈRE A S S EMB L É E
DE LA SOCIÉTÉ D E S NATIONS.
I
SITUATION P O L I T I Q U E DE L'ARMÉNIE PENDANT L ' A S S E M B L É E .
Le 25 septembre. 1920, M. Aha r on i an , Président de la Délégation de
la République arménienne à la Conférence de la Paix, adressa au Pré–
sident de la Société des Nations une lettre dans laquelle, « en raison
de la signature d u traité de Sèvres consacrant définitivement la r e –
connaissance, par les Puissances alliées, de l'indépendance de la
République arménienne », i l sollicitait « l'admission de l'Etat armé–
nien au sein de la Société des Nations » ( 1 ) .
Cette demande de l'Arménie découlait de l'attitude même des Puis–
sances alliées q u i n'avaient p u l u i assurer l'aide d ' un mandataire,
mais q u i , par contre, venaient de reconnaître son indépendance
de
jure.
I l était logique que le nouvel Etat indépendant demandât à être
admis à participer au nouveau d r o i t public mond i a l créé par le
Pacte de l a Société des Nations. Se voyant refuser la position de p r o –
tégé spécial réservée par le Pacte aux « peuples non encore c apa –
bles de se d i r i g e r eux-mêmes dans les conditions particulièrement
difficiles du monde moderne », position q u ' i l aurait cependant pré–
férée, le peuple arménien espérait de trouver d u moins au sein de la
Soeiété des Nations l a garantie générale de l'intégrité t e r r i t o r i a l e et de
l'indépendance po l i t i que que l'article 10 d u Pacte assure à chacun de
ses membres (2).
(1)
Mémorandum du Secrétaire général présenté à la première Assemblée de la So–
ciété des Nations. Document 56, p . 5.
(2)
Article 10
Les membres de la Société s'engagent à respecter et à maintenir
contre toute agression extérieure l'intégrité territpriale et l'indépendence politique
présente de tous les membres de la Société. En cas d'agressions, de menace ou de danger
d'agression, le Conseil anse aux moyens d'assurer l'exécution de cette obligation ».
Fonds A.R.A.M