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L A SOCIÉTÉ D E S N A T I O N S E T L E S P U I S S A N C E S
autres sonlrespectables et doivent, en effet, être respectées, car elles
dérivent d ' un sentiment très j us t e de la souveraineté nationale de leur
p a t r i e ».
,
En outre, i l n ' y a pas de problème particulier en Syrie, « i l y a des p r o –
blèmes d'ensemble q u i , s'ils ne sont pas résolus, ne p e rme t t r on t pas
d'établir la paix définitive »
«
Ayant peut-être d'autres efforts à faire
sur d'autres points q u i intéressent p l us essentiellement la France, i l
est nécessaire, c'est notre devoir, de réduire au m i n i m u m nos charges
m i l i t a i r e s dans les pays lointains » .
Si la France, j u s qu ' i c i , n'a pas évacué la Cilicie, c'est qu'elle avait p r i s ,
à la suite d u traité de Sèvres, « l'engagement d'y rester avec ses troupes
tant que n'aurait pas été assurée la protection des personnes el des biens
des minorités ». « C'est u n engagement d'honneur que nous avons
p r i s , c'est u n engagement réel, d u reste, sous notre signature, vis-à-vis
de toutes les Puissances alliées »
«
Voilà le rôle i n g r a t que la
France a accepté ; mais enfin elle l'a accepté, elle a mis sa signature
devant le monde, et ce serait pour elle une chose atroce que, une fois
partie de la Cilicie, son départ soit s u i v i d'excès sur les personnes ou
sur les biens ».
Cependant, la France ne pouvait pas rester indéfiniment dans u n
état d'hostilités prolongeant celui de la grande guerre et c on t i nue r à
consommer des sacrifices en vies humaines et en argent. L'effort pou r
obtenir, dans le Proche-Orient, une paix générale, ayant échoué,
être d'autres efforts à faire s u r d'autres points q u i intéressent plus essentiellement la
France, i l est nécessaire, c'est notre devoir, de réduire au m i n i m u m nos charges m i l i t a i –
res dans les pays lointains
«
Pour des préoccupations de souveraineté nationale, Angora n'a pas ratifié l ' a c c o r d .
Nous avons été renseignés depuis. Des hommes, q u i avaient négocié, signé avec nous à
Lendres, sont allés, comme B e k i r Sami Bey, c omm e le docteur Rechad, soutenir loyale–
m e n t l'accord dont ils avaient pris la responsabilité. Je dois reconnaître que leur tâche
était difficile, parce q u ' i l existe là-bas u n m i l i e u mystique que nous n'avons peut-être
pas très bien compris. I l s'est formé de t o u t ce q u i , en T u r q u i e , n'a pas v o u l u m o u r i r
en tant que peuple et que n a t i o n .
«
I l y a là u n bouillonnement de patriotisme autour de serments échangés, qu'on ne
se séparera pas, q u ' o n ne baissera pas les armes tant que la T u r q u i e n'aura pas revécu
dans sa souveraineté.
«
Alors, tout ce q u i , dans noire accord, pouvait paraître attentatoire à ces serments, a,
ces principes, naturellement a fait reculer la s o l u t i o n .
«
Est-ce à d i r e qu'on n'ait pas eu l a volonté de s'entendre avec la France ? N o n , pas
d u tout. On a le vif désir d ' u n accord avec la France. Je le vois, d u reste, s'affirmer dans
ce fait que les hostilités n'ont pas r e p r i s , q u e des négociations nouvelles se sont r o u –
v e r t e s . . . . .
/
«
Alexandrette n'est pas u n p o i n t négligeable. S i nous y sommes dans u n continuel
esprit d'hostilité vis-à-vis de la T u r q u i e q u i se reconstitue, et q u i se reconstiluera fatale–
m e n t , évidemment nous nous trouverons dans des conditions difficiles. Mais nos accords
Fonds A.R.A.M