us bel édifice de Smy r ne . Ses attenances étaient très
vastes, comprenant de n omb r e u x immeubles et maga–
sins. Dès le premier j o u r de panique plus de
10.000
per–
sonnes s'étaient réfugiées dans l'église et dans ses dépen–
dances. Les Turcs l'attaquèrent à plusieurs reprises, sans
réussir à s'en rendre maîtres. Le n septembre, 4oo soldats
allaient encore l'attaquer, quand u n prêtre italien, le
P. D o m Scagliarini, passant en automobile, app r i t la
détresse des réfugiés, i n t e r v i n t en leur faveur et les sauva
d u massacre. Cependant, en dépit des efforts de cet ecclé–
siastique, tout Arménien q u i sortait de l'église était pillé
par les* soldats turcs massés au dehors. Quelques-uns f u –
rent torturés et tués.
L'église ayant été évacuée, les Turcs l'envahirent et la
m i r e n t au pillage : vases d'or et d'argent, calices d'or et
croix incrustées de brillants et de pierres précieuses énor–
mes, candélabres en argent massif, ornements aux tissus
d'or, tapis de soie, merveilleuses œuvres d'art q u i provo–
quaient l ' a dmi r a t i o n des visiteurs, tout f u t pillé et em–
porté.
Le mercredi, i 3 septembre, les crieurs publics, par–
courant les rues des quartiers arméniens, invitèrent les
Turcs q u i s'y l i v r a i en t encore au pillage, à les qu i t t e r sur
le champ . Après le départ des* Turcs, le feu p r i t , vers
m i d i , dans le quartier arménien, et se propagea avec une
rapidité foudroyante. Les pompiers accourus pour arrêter
le sinistre f u r en t empêchés d'accomplir leur besogne par
la fusillade que les Turcs dirigeaient sur eux. Les Turcs
ont v o u l u attribuer cette fusillade aux Arméniens réfu–
giés dans la cathédrale Saint-Etienne. C'était une calom–
nie odieuse, car les Arméniens avaient évacué cette église
la veille même, et les Turcs l'occupaient.
U n second foyer d'incendie avait éclaté au Marché, q u i
avait été, auparavant, complètement pillé. Les Turcs v o u –
l u r e n t a l l ume r u n troisième foyer à l'entrée d u quartier
Fonds A.R.A.M