critiqué la conduite de l'armée grecque en fuite, conseille
aux chefs religieux d'aller demander au commandant
grec de la place, M. Hadji-Auesti, de prendre des mesures
énergiques pour arrêter l'avance de. l'ennemi.
Le commandant Hadji-Auesti rassure les chefs reli–
gieux, en déclarant que l'armée kémaliste ne pourra pas
entrer dans la ville de Smyrne, toutes précautions m i l i –
taires ayant été prises à ce sujet.
Le
7
septembre, à la suite d ' un conseil tenu par tous
les chefs religieux, sous la présidence du cadi turc, de
nouvelles démarches faites auprès des consuls reçoivent
les mêmes assurances.
Peu rassuré, Mg r Tour i an télégraphie, le
7
septembre,
au patriarche arménien de Constantinople pour l u i de–
mander des navires, destinés à transporter la population
arménienne en lieu sûr.
Le
8
septembre, au soir, la ville de Smyrne était sans
gouvernement ; les autorités civiles et militaires s'étaient
embarquées sur des navires de guerre. Toutes les caser–
nes avaient été évacuées.
Le
9
septembre, au ma t i n , le b r u i t se répand que l'ar–
mée kémaliste est aux portes de~Smyrne, et que la popu–
lace turque, bien armée, envahit le marché, molestant et
blessant nombre de chrétiens. Vers
10
heures du ma t i n ,
les premières bandes kémalistes font leur entrée dans la
v i l l e ; la populace turque tente une première i r r u p t i o n
dans le quartier arménien. Une fusillade d ' un quart
d'heure provoque la panique p a rm i les Arméniens, qu i se
réfugient dans leur cathédrale de Saint-Etienne.
L'armée kémaliste fait son entrée triomphale à Smyrne
à
10
heures
1/2
du ma t i n . Le va et vient avait déjà cessé
dans le quartier arménien où la populace turque, armée
jusqu'aux dents, se livre au pillage et au massacre. Bientôt
tout le quartier est cerné par des soldats kémalistes et des
gendarmes turcs.
Fonds A.R.A.M