les autres Hautes Parties Contractantes conviennent de
soumettre à l'arbitrage du Président des Etats-Unis d'Amé–
rique la détermination de la frontière entre la Turquie et
l'Arménie dans les vilayets d'Erzeroum, Trébizonde, Van
et Bitlis et d'accepter sa décision ainsi que toutes disposi–
tions qu ' i l pourra prescrire relativement à l'accès de
l'Arménie à la mer et relativement à la démilitarisation
de tout territoire ottoman adjacent à ladite frontière. »
(
i )
Le traité de Sèvres confiait donc à l'arbitrage d u Pré–
sident Wilson le tracé des frontières de l'Etat arménien
en Turquie, et, le
22
novembre
1920,
le Président W i l –
son rendait sa sentence, allouant à l'Arménie les p r o v i n –
ces arméniennes ou vilayets de Van, Bitlis, Erzeroum, et
une partie dù vilayet de Trébizonde, d'une superficie to–
tale de
87.000
kilomètres carrés.
Cependant, les Turcs ne restaient pas inactifs. Moustafa
Kémal refusa de reconnaître le traité de Sèvres et com–
mença ce mouvement nationaliste que l ' on dénomma
kémaliste. Les Puissances alliées qu i avaient, au début de
l'armistice, promis de faire occuper militairement les pro–
vinces arméniennes où se produiraient des troubles cau–
sés par les Turcs, ne firent rien pour enrayer le mouve–
ment kémaliste.
Encouragés par l'indifférence des Alliés, les kémalistes
cherchaient, non seulement à rendre vain le tracé du
président Wilson, mais ils allaient aussi bientôt attaquer
la République arménienne du Transcaucase, pour donner
la ma i n aux musulmans du Caucase et, de là, à ceux du
Turkestan.
République arménienne d'Érivan et les Bolcheviks. —
En avril
1920,
l'une des trois républiques formées au
(1)
Pour plus de détails, voyez
VArménie et la question arménienne avant,
pendant et depuis la guerre...
(
Paris, 1922), p. 31-34.
Fonds A.R.A.M