de la liberté. Les publicistes avaient signalé dans de nom–
breux articles comment d'autres peuples, possédant une
histoire, après avoir connu la servitude turque, recouvrè–
rent peu à peu leur liberté. L'exemple des Grecs, des Ser–
bes, des Monténégrins, des Roumains et, plus tard, celui
des Bulgares, était cité fréquemment.
Les Écoles.
—
A la suite de cette littérature nationaliste,
le peuple arménien s'agita. Les autorités arméniennes
se préoccupèrent de canaliser cette agitation et le patriar–
cat arménien de Constantinople fit des démarches pour
améliorer la situation des Arméniens des provinces. Un
des premiers corollaires de ce mouvement littéraire fut le
prodigieux développement scolaire. En très peu de temps,
quatre sociétés d'enseignement furent fondées ; chacune
rivalisait de zèle pour créer des écoles dans les diverses
localités de l'Arménie turque, aussi bien dans les villes
que dans les villages. Ces écoles vivaient exclusivement
des deniers de ces sociétés arméniennes et ne recevaient
aucun subside des autorités turques. Quand ces sociétés
n'étaient plus à même de fonder de nouvelles écoles, elles
encourageaient et subventionnaient les écoles dé\jà exis–
tantes. A considérer les choses de près, ce mouvement
scolaire fut simplement merveilleux.
Dans ces écoles, on enseignait l'arménien, l'histoire de
l'Arménie, la géographie, les éléments des mathémati–
ques ; et, dans l'immense majorité, chaque fois que la
chose était possible, on enseignait le français. C'est ainsi
tjue l'influence française se répandit en Turquie, où l'on
pouvait rencontrer de nombreux « soi-disant Turcs », qu i
parlaient le français.
L'Émancipation.
—
A la suite de ces mouvements litté–
raire et scolaire, la nation arménienne, par des moyens
Fonds A.R.A.M