— 9 —
supérieur servait alors de frontière septentrionale à l ' A r
ménie. I l est impossible de dire avec précision quelles
étaient ses frontières à l'est et à l'ouest.
Tigrane le Grand réunit la Sophène et la Gordyène à
l'Arménie, et depuis cette époque l a no t i on d'une grande
Arménie est restée à peu près la même chez les écrivains
arméniens. Mais ce territoire arménien f u t partagé tantôt
entre les Persans et les Byzantins, tantôt entre les Arabes
et les Byzantins, tantôt entre les Turcs et les Persans,
tantôt enfin entre la Russie, la Perse et la Tur qu i e .
Ce vaste t e r r i t o i r e arménien, jusqu'à la chute des Ar -
sacides
(428
de J.-C.), comprenait, d'après les géographes
arméniens,
189
cantons répartis dans i 5 provinces dont
voici les noms : Haute-Arménie, 4
e
Arménie, Aghd z n i q ,
Touroubéran, Mo k q , Kordjéq, Persarménie, Vaspourakan,
A r t hs akh , Siuniq, Phaïtakaran, Ou t i , Gougarq, Taïq et
Aïrarat.
I . Haute-Arménie. — C'est la ville et la contrée de
K a r i n (Erzeroum). Cette province est ainsi nommée, n o n
parce qu'elle est plus haute que le reste de l'Arménie,
mais parce que, d'après une vieille tradition locale, elle
est le p o i n t c u l m i n a n t de toute la terre, puisqu'elle envoie
ses eaux dans les
quatre
directions d u pays. Elle donne
en effet naissance à l'Euiphrate vers l'ouest, à l'Araxe vers
l'est, au Gaïl (Lycus) vers le sud, au D j o r o k h ou T c ho r o kh
vers le n o r d . Une tradition médiévale y place le paradis
terrestre'.
Les p r i n c i paux cantons de cette province étaient:
Dara-
nali,
avec les localités célèbres d ' An i , Tho r dan , le mo n t
Sépouh avec les fameuses cavernes de Manê ou Man i . La
citadelle d ' An i (non la ville du même nom) se n omma
plus t a r d Kama kh , correspondant à l'actuel Gamakh.
Le village de Tho r dan est a u j o u r d ' hu i i ns i gn i f i an t , avec
un monastère, sur la rive occidentale de l'Euphrate, et
Fonds A.R.A.M