Cette constitution du pays a fortement contribué à for–
mer le caractère d u peuple arménien : cependant, habi–
tants de hautes vallées, les Arméniens, à l'encontre des
Kurdes, sont plus agriculteurs que pasteurs ; ce f u t leur
force, mais aussi leur faiblesse ; ils ont fini par être man –
gés par les pasteurs.
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I l y eut u n momen t dans l'histoire où le territoire armé–
nien f u t très étendu ; c*est sous le règne d u r o i Arsacide
Tigrane, au premier siècle avant l'ère chrétienne. C'est
de cette époque que date la division géographique de l'Ar–
ménie q u i est devenue classique chez les géographes armé–
niens et étrangers, et dont l'onomastique et la toponymie
ont persisté jusqu'à nos jours. C'est cette division terri–
toriale que l ' on fera brièvement connaître i c i , en se ba–
sant de préférence sur les travaux de J . Saint-Martin, de
Hiibschmann et d'Alichan.
Les inscriptions assyriennes et vaniques, anté-armé-
niennes, attestent l'existence, au r x
e
siècle avant J . - C ,
d'un empire aux bords du lac de Van , q u i est nommé
Biaina
dans les inscriptions en idiome local et
Ourartou
(
Ararat) dans les inscriptions assyriennes. Les peuples q u i
constituaient cet empire étaient les
Khaldaioi
ou
Khaltiq.
Leur langue n'était n i arménienne, n i indo-européenne.
On connaît seulement les noms de quelques-uns de leurs
rois.
I l faut descendre au temps d u r o i Darius
(522
-486)
pour
trouver le n om d'Arménie. Les inscriptions de ce r o i (Bé-
histoun ou Bissoutoun) mentionnent l'Arménie, q u i
figure toujours à côté de l a Cappadoce.
Lorsque Xénophon traversa l'Arménie (4oi/4oo), i l
trouva le fleuve Kentrites (Bohtan-sou, au sud d u lac de
Van) comme l imi t e entre le pays des Kardouks et l'Armé-
ie, q u i était alors sous la domi na t i on persane. L'Araxe
Fonds A.R.A.M