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L A M O R T D E
S T A M B O U L
balkanique :
Ils
avaient laissé les Grecs et les
Bulgares s'entendre !
Ils,
dans l'esprit d'Abd-ul-Hamid, c'étaient les
Jeunes-Turcs, ses ennemis. Mais dans la réalité, qui
donc avait conseillé, gouverné ces Jeunes-Turcs
depuis trois ans et demi, sinon les Kiamil, les
Saïd, les Hi lmi , les Férid, les anciens grands vizirs
d'Abd-ul-Hamid? et qu'avaient fait tous ces grands
vizirs de la Jeune-Turquie, sinon conserver les
traditions de la diplomatie hamidienne dans les
Balkans?
Entre les prétentions des Balkaniques, tenir la
balance toujours égale; les caresser l'un après
l'autre pour mieux les duper tous ensemble; leur
offrir à chacun son avantage particulier pour leur
refuser à tous leur d û ; susciter les hauts cris du
Grec contre les réformes en Macédoine pour entre–
tenir les protestations du Bulgare contre la liberté
de la Crète; ne faire taire le Patriarche, défendant
ses privilèges, que pour menacer d'expulsion
l'Exarque dénonçant la ruine de ses diocèses;
promettre, toujours promettre un lendemain de
justice et de légalité et n'émettre quotidiennement
que mesures d'oppression et ordres de massacre :
ce qu'avait fait Abd-ul-Hamid de 1897 à 1908, c'était
tout juste ce que, volontairement ou involontaire–
ment, avaient continué les Jeunes-Turcs de 1908
à 1911.
De cette politique ottomane est sortie l'union
balkanique, et, de cette union, le partage de la
Turquie d'Europe. Mais de ces effets et de ces
causes, i l serait peut-être aussi injuste d'attribuer la
responsabilité aux seuls Jeunes-Turcs que le mérite
Fonds A.R.A.M