L A CRÈTE ET L E K H A L I F A T
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de Crète constitue un défi, à l'égard non seulement
du gouvernement impérial, mais aussi des puissances
protectrices ».
A l'Angleterre qui leur demande « sa » navigation
des Fleuves et à la Russie qui leur parle toujours de
«
sa » liberté des Détroits, les Jeunes-Turcs réclament
de nouveau le « règlement définitif». Les puissances
refusent encore (20 janvier). La Porte insiste : elle
veut « une prompte solution, sur la base d'une large
autonomie combinée avec le maintien des droits
souverains de la Turquie ». Le moment l u i paraît
opportun : la Grèce est en liquéfaction politique,
presque en liquidation commerciale.
A Athènes, depuis les
pronunciamienlos
d'août et
d'octobre 1909, les crises se sont succédé; la dynastie
et la Chambre sont impuissantes. En janvier 1910,
la Ligue militaire appelle de Crète le sauveur,
M. Vénizélos : c'est ce Cretois qui sert de médiateur
entre ces Grecs irréconciliables. I l conseille la con–
vocation d'une Assemblée nationale qui revisera
toute la machine constitutionnelle et administrative.
Deux mois durant, entre civils et militaires, entre
Chambre et Ligue, cette question de l'Assemblée et
de la revision est débattue. A la fin de mars seule–
ment, la Chambre est renvoyée, et la Ligue dissoute :
les élections pour l'Assemblée auront lieu en a oû t ;
de mars en août, la Grèce pourra se reposer de ses
querelles politiques...
Mais ses soucis commerciaux redoublent. On télé–
graphie d'Athènes le 12 février 1910 : « La crise com–
merciale s'aggrave : depuis une quinzaine de jours,
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commerçants d'Athènes et du Pirée ont demandé
leur mise en liquidation judiciaire. »
Fonds A.R.A.M