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LA MORT DE STAMROUL
Le Comité ne se tient pas pour battu : sa majorité
vacille dans le parlement; son crédit baisse, même
dans l'armée; les Albanais l u i apparaissent comme
les fauteurs possibles d'un nouveau Treize Avril.
Avant que la Grèce ait achevé la réforme de son
administration, la reconstitution de son armée et
de sa marine, les Jeunes-Turcs veulent abuser de
l'anarchie où la Ligue militaire jette le royaume :
d'avance, ils légitiment ce que d'autres tenteront
contre eux au jour où quelque révolte arabe ou
albanaise les mettra eux-mêmes en pareil désarroi.
Les « armements grecs » deviennent le thème des
proches panislamiques. Le journal du Comité, le
Tanine,
adjure les peuples ottomans de « ne pas
souffrir que la flotte turque soit inférieure à la flotte
grecque ». C'est l'heure où le mé con t en t emen t des
Arabes cause à Stamboul une crise ministérielle : les
Arabes se plaignent que la navigation du Tigre et
de l'Euphrate, entièrement concédée aux Anglais,
livre au giaour Bagdad et tout le pays de l'ancien
Khalifat!
Commission executive et par tes autorités, la présence d'ofliciers
grecs à la tète de la milice. Elle se plaint en outre de l'attitude
peu amicale de la Grèce, des projets d'armements, qui ne peuvent
menacer que la Turquie, « seul État limitrophe de la Grèce ». La
circulaire conclut : « Nous tenons à conserver intacts nos droits
de souveraineté sur l'Ile et nous repousserons énergiquement
toute participation ouverte ou déguisée d'une tierce puissance
dans l'administration de la Crète. » Les puissances répondent le
9
décembre qu' « elles ne croient pas le moment opportun pour
des négociations tendant à établir le régime définitif de l'île :
les circonstances n'ont pas changé depuis l'évacuation des troupes
internationales; si des infractions au
statu quo
se produisaient,
les puissances y pourvoiraient conformément au point de vue
qu'elles exposèrent dans leurs notes du mois de juillet dernier,
concernant les droits suprêmes du Sultan ».
Fonds A.R.A.M