L A C R È T E ET L E K H A L I F A T
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dynastie grecque au bord de la chute et la flotte
grecque en péril... L'Europe entière songe enfin à
écarter de la Grèce la révolution : Guillaume I I l u i -
même doit se souvenir qu'il est le beau-frère du
prince-héritier
1
.
Les prétentions turques sont repous–
sées. Le gouvernement d'Athènes a quelques jours
de répit.
Mais la Chambre ottomane reprend séance
(
U
sep–
tembre) ; le Comité
Union et Progrès
se sent menacé
par les rancunes de l'Islam et par la reconstitu–
tion de
VUnion libérale :
Grecs, Albanais, Arabes,
Macédoniens même se liguent contre la « turquifî-
cation » systématique et contre la centralisation
excessive dont rêvent les Jeunes-Turcs. Pour faire
absoudre sa politique intérieure, le Comité doit
montrer toujours plus de ferveur dans la défense de
l'Islam. Une nouvelle note de la Porte (11 novembre)
réclame la suppression du « régime hybride », sous
lequel vit la Crète. De nouveau, les puissances refu–
sent
2
.
ledit projet, le capitaine Typaldos a
déclaré
catégoriquement qu'il
voulait être nommé ministre, afin de travailler plus efficacement
et énergiquement à l'amélioration de la marine.
1.
Berlin, le .) novembre 1909.
—
Le prince et la princesse royale
de Grèce, avec tous leurs enfants, sont arrivés à Potsdam, où ils
sont les hôtes de l'Empereur au Nouveau Palais.
Berlin, le 9 novembre 1909.
—
Quoique n'ayant pas à se pro–
noncer dans la question
Cretoise,
pour
le
moment, l'Allemagne
paraît partager l'opinion des puissances protectrices qui consi–
dèrent qu'il est préférable dans la question actuelle de différer
à plus tard la solution du problème crétois.
2.
Constantinople, le 11 novembre 1909.
—
Dans une note circu–
laire, la Porte signale une
fois
de plus le régime hybride sous
lequel vit la Crète, et les empiétements qui s'y commettent
chaque jour sur les droits de la Turquie. Elle dénonce les
timbres-poste à l'effigie du roi de Grèce, les pourvois en Cour de
cassation à Athènes, le serment prêté au roi Georges par la
Fonds A.R.A.M