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L A MORT DE STAMBOUL
de l'égalité, de la liberté, de la fraternité et de la
justice
1
»...
Le parlement réuni (10 décembre), les Grecs fai–
saient alliance avec les ennemis du Comité
Union
et Progrès;
les nationalités se groupaient en trois
partis : un parti turco-macédonien sous le nom
d'Union et Progrès,
un parti gréco-albanais sous le
nom
d'Union libérale,
un parti arabe sous le nom de
Groupe indépendant :
Turcs. Arabes. Grecs. Albanais. Autres. Total.
Union et Progrès .
130
5
.1
15
13
104
Vnion libérale.
. .
0
22
12
5
45
Groupe indépendant
1
32
4
57
Tous les chrétiens slaves étaient avec le Comité
Union et Progrès;
tous les Grecs, sauf un, contre. Or
le Comité aurait bientôt à faire accepter de l'Islam
l'indépendance bulgare et l'annexion bosniaque : i l
se sentait impuissant à résister de longs mois aux
exigences do Pé t e r s bou r g et de Vienne; le Prési–
dent de la Chambre déclarait aux ambassadeurs que
jamais la Jeune Turquie ne vendrait une province
de l'empire
2
;
mais on commençait d'accepter les
1.
Conslantinople, le 30 novembre.
Les Arméniens, musique
militaire en tête et portant des urnes enrubannées et fleuries,
ont fait hier une grande manifeslation devant la Sublime-Porte
et les ministères. L'archevêque arménien du Saint-Sépulcre
exprima leurs remerciements pour les élections, en faisant remar–
quer que voter après trente ans d'absolutisme représentait l'avè–
nement de l'égalité, de la liberté, de la fraternité et de la justice.
Pas un mot n'a été prononcé contre les Grecs; mais la manifesta–
tion pouvait être interprétée comme un blâme à leur adresse.
2.
Comtantinople, le
5
janvier 1909.
Pendant les visites du
nouvel an, Ahmed-Kiza, président de la Chambre ottomane et
leader des Jeunes-Turcs, a déclaré
a
quelques ambassadeurs
que la Turquie, ne vendant pas ses provinces, ne pouvait pas
Fonds A.R.A.M