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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
prement dit : « Le gouvernement turc réserve les droits de
la puissance territoriale en ce qui concerne l'administration
civile des communautés non musulmanes et laisse à cha–
cune d'elles la libre geslion de ses affaires spirituelles,
c'est-à-dire qu'elle entend ne s'immiscer d'aucune façon
dans le domaine de leurs intérêts purement ecclésiastiques. »
La curie romaine, estimant sans doute que son négocia–
teur ne regagnerait plus le terrain sur lequel le précédent
grand-vizir avait consenti à le suivre, accepta une conven–
tion sommaire qui écartait du moins tout intermédiaire
entre son autorité et les fidèles.
Quant au schisme provoqué par la bulle de 1867, il ne
fit que s'accuser de plus en plus par le partage des biens
communs et par l'appellation d'arméniens catholiques r e –
connue en vertu d'un ordre viziriel à ceux que les adhé–
rents de Ms
r
Hassoun qualifiaient de Kupelianistes.
Depuis la promulgation du
Halli Humayoun
de 1856,
la discorde avait également éclaté au sein de la commu–
nauté des grégoriens à laquelle appartient la grande ma–
jorité de la nation arménienne. Chez eux, comme parmi
les autres
nations
orientales, l'esprit nouveau le disputait
à l'ancien, l'élément laïque à l'élément purement ecclé–
siastique. Le statut particulier de 1863 avait donné une
certaine satisfaction aux novateurs (1) ; mais le patri–
arche de Constantinople s'appliquait, disait-on, à l'éluder
dans les détails, sauf à s'affranchir un jour du contrôle qui
pesait sur son administration temporelle.
(1)
i,
150.
Fonds A.R.A.M