CHAPITRE IV.
P o l i t i q u e l i b é r a l e d ' A b d u l - A z i z . — M o r t d e F u a d - p a c h a .
Le gouvernement turc suivait docilement l'impulsion des
puissances occidentales, ne réclamant d'elles que les appa–
rences de l'initiative comme aux temps' des préliminaires
du
Hatli-Humayoun
de 1856. Pour caractériser son zèle à
cette époque du
Tanzimât,
l'on pourrait constater qu'il
recherchait les conseils secrets et les applaudissements pu–
blics de ses alliés et amis. « Soufflez-nous, disait Fuad-
pacha aux ambassadeurs, mais laissez-nous le théâtre et les
rôles à remplir. »
Le Sultan lui-même, enivré par les hommages que lui
avait valus la création du conseil d'Etat « cet honneur de
son règne », comme on le lui répétait souvent, semblait
s'identifier avec ses ministres dans leur tâche quotidienne,
souscrivant à toutes les mesures qui lui étaient suggérées.
L'adulation populaire l'avait métamorphosé.
Il s'était prêté à la nomination d'un ministre chrétien
dans la personne de l'arménien Agathon-Effendi, concession
qui, aux yeux des vieux turcs, portait une grave atteinte au
privilège politique du pouvoir musulman. On soupçonnait
même Abdul-Aziz de vouloir rompre avec l'ancienne cou–
tume du
Cafèsse
(1),
en donnant à son fils Izeddin une édu–
cation à l'européenne et à en croire les demi-confidences
(1)
Le mot
Cafèsse
(
Kâffig) exprime l'état de réclusion dans lequel
sont maintenus les princes impériaux.
Fonds A.R.A.M