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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
triche-Hongrie auprès des signataires du traité de Paris.
Tels sont les principaux arguments développés dans cette
importante communication :
«
Les puissances garantes estiment qu'il existe une
solidarité étroite entre les intérêts de l'Europe et de la Tur–
quie et ceux des populations des provinces insurgées ; elles
entendent qu'il soit mis un terme à une lutte ruineuse et
sanglante, au moyen de réformes propres à concilier les
besoins réels de ces provinces avec les droits de l'autorité
ottomane. »
«
L'Iradé du 2 octobre et le Firman du 12 décembre
peuvent apporter de sérieuses améliorations dans l'organi–
sation de l'Empire ; mais on ne saurait se dissimuler qu'en
publiant ces deux édits.le Sultan s'est bien plus préoccupé
de principes généraux destinés à servir de base à une légis–
lation future, qu'il n'a eu en vue la pacification immé–
diate des peuples révoltés. Pour atteindre ce but, il con–
vient de se placer sur le terrain moral aussi bien que sur le
terrain matériel. »
«
Or en recherchant les vraies causes de la situation
pénible où l'Herzégovine et la Bosnie se débatent de–
puis tant d'années, on reste convaincu qu'il n'est pas de
contrée européenne où l'antagonisme entre la croix et le
croissant prenne des formes plus acerbes.
Les chrétiens se
sentent encore esclaves.
Leur liberté religieuse est encore
limitée par des clauses d'une rigueur intolérable qui
rappelle la conquête. Un état de choses qui rende pos–
sible la coexistence des populations qui se combattent avec
tant d'acharnement, ne pourra prévaloir
que si la religion
chrétienne est mise en droit et en fait sur le même pied
que l'islamisme
et que si cette religion est hautement res-
Fonds A.R.A.M