CHAPITRE XV.
Intervention de l'Europe. — Réformes proposées par
l e s trois c ou r s impériales. — Manifeste du parti li–
béral mu s u lman .
L'on regretta généralement à l'étranger la promulgation
hâtive de Tirade et du Firman par lesquels Mahmoud-pacha
avait signalé sa rentrée dans le conseil impérial. L'on
aurait désiré d'une part que le Divan se fut approprié les
idées que les gouvernements échangeaient entre eux et
qu'il eut ainsi accepté une collaboration analogue à celle
dont le
Hatti-Humayoun
était sorti. D'autre part, on con–
sidérait que si à la rigueur les réformes nouvelles pouvaient
suffire pour régler les rapports des peuples ottomans avec
l'administration dans un ordre de choses régulier, elles
n'étaient pas de nature à faciliter la transition de l'état de
guerre à l'état de paix dans des circonstances aussi troublées.
Enfin la plupart des grands cabinets et en particulier ceux
de Vienne et de Saint-Pétersbourg étaient résolus 5 prendre
certaines garanties et à exiger notamment que l'exécution
du
Tanzimât
fut placé sous un contrôle international.
L'Europe allait se saisir de nouveau du gouvernail
comme en 1867, mais avec une expérience de plus, celle
de l'incurie des Turcs sous le régime de
Selfgovernmenl
qui avait succédé à la guerre de 1871.
Le comte Andrassy sefitl'interprète du sentiment
et des vœux des trois cours impériales dans une dépêche
du 30 décembre 1875 adressée aux représentants de l'Au-
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Fonds A.R.A.M