LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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lisée, où trouverait-elle sa sanction dans l'Algérie fran–
çaise (1), dans l'Asie russe et dans les Indes britanniques ?
Cette utopie, quel qu'en fut le sens, flattait les passions
des masses musulmanes et alimentait parmi elles la haine
de l'étranger (2). Elle avait le caractère d'une protestation
contre les institutions empruntées aux États chrétiens et
elle mettait ainsi en danger les rares conquêtes obtenues
au nom de la civilisation moderne. Disons plus : elle était
la négation du principe de sécularisation sans lequel la
réforme ne pouvait aboutir. Le peuple turc revenait sur
ses pas en consacrant à nouveau, comme inséparable de sa
souveraineté, le pouvoir spirituel du Padischah.
(
t) En 1871, le
Journal officiel
de Bagdad désignait le Sultan comme
souverain légitime des arabes révoltés.
(2)
V.
Blue-Booek
de 1877, n° 16, p. 110.
Fonds A.R.A.M