LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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relatives à l'instruction publique, l'on institua un comité
qui fut chargé de préparer un progamme d'éducation et
d'enseignement général. Fuad-Effendi qui devait remplir
plus tard un rôle éminent dans les conseils de l'Empire,
en fut l'inspirateur et le guide.
Une loi importante sortit bientôt des délibérations de ce
comité : elle se rapportait à la création d'une université otto–
mane et tendait à
séculariser
autant que possible l'école,
en substituant la direction de l'État à celle de la Mosquée.
Les écoles primaires (Mektebs) étaient maintenues et décla–
rées gratuites et obligatoires. L'enseignement secondaire qui
n'existait pas, devait être donné également à titre gratuit dans
des écoles spéciales dites de l'adolescence (Mektebe Ruchdié).
Quant à l'instruction supérieure des Medressés qui par
l'étendue des matières enseignées et par son caractère
trop abstrait, ne profitait qu'à un nombre restreint d'élèves,
l'on ne pouvait songer encore à en entreprendre la réor–
ganisation, c'est-à-dire, à briser d'un coup et sans tran–
sition le monopole séculaire du corps des Ulémas. La
loi nouvelle devait simplement développer et améliorer
les écoles spéciales fondées sous Mahmoud et notamment
les écoles des mosquées d'Ahmet et de Suleyman ouvertes
aux jeunes gens destinés aux fonctions civiles, ainsi que
l'école de médecine et l'école militaire.
Il convient de noter que la plupart de ces dispositions
restèrent longtemps à l'état de projet.
J'ajouterai ici comme symptôme des tendances du
gouvernement à cette époque, que les. provinces de Diar-
békir, d'Erzeroum et de Janina auxquelles le
Tanzimât
n'avait point été appliqué, furent à leur tour soumises aux
prescriptions du Hatti-Chérif de 1839.
Fonds A.R.A.M