CHAPITRE XIII.
Vnes l i b é r a l e s d'Abdul-Medjid.— Dé l é g a t i o n s provin–
ciales à Gonstantinoplc. — Instruction publique. —
Application du Tanzimât à toutes les provinces.
Un jour, c'était au mois de février 1845, le Sultan se
rendit à la Sublime Porte et y lut un Hatti-Chérif écrit
en entier de sa main : « On ne peut nier, dit Abdul-
Medjd, que malgré les soins apportés à la réalisation de
mes vues, aucun de mes projets, à l'exception de la ré–
forme militaire, n'a donné les résultats que je m'en étais
promis. Et même la réforme militaire manque d'une base
solide, celle de la prospérité générale du pays. J'en suis
profondément affligé. »
«
J'ordonne donc à toi, mon grand vizir, et à tous mes
ministres de méditer et de discuter dans un parfait accord
de sentiments tout ce qui est nécessaire pour assurer le
grand bienfait du bien-être matériel de mes peuples et
comme ce progrès dépend surtout de la disparition de l ' i –
gnorance tant dans l'ordre religieux que dans l'ordre des
choses temporelles, je considère comme "l'affaire la plus
urgente l'établissement des écoles nécessaires pour qu'on
y puise les sciences et les principes des arts et de l'indus–
trie. »
«
J'ai aussi l'intention d'ériger comme fondation pieuse
un vaste hôpital destiné aux pauvres de toute race et de
toute religion et même aux étrangers. »
Il y avait dans cette allocution toute spontanée un accent
touchant et quelque peu chagrin qui dénotait la mansué-
Fonds A.R.A.M