LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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représentatives qui ne sont qu'une ressource financière et
non un moyen de circulation facile, était un faux calcul
et qu'en matière de finance, le crédit ne s'impose qu'au
risque d'entraîner le discrédit.
Sur l'avis d'experts autorisés, l'on se décida à retirer une
certaine quantité de l'ancien numéraire pour le démonétiser
et le remplacer par des
Medjidiès
d'un titre égal à celui du
numéraire européen. La monnaie étrangère fut prohibée et
afin d'arriver à une certaine fixité dans les changes, le gou–
vernement s'entendit avec plusieurs maisons de banque loca–
les qui s'engagèrent à fournir des traites à un taux inva–
riable. C'étaient les préliminaires de l'institution de la
Banque nationale qui fut fondée quelques années plus tard.
La doctrine du prince de Metternich l'exposait de plus
en plus au reproche qu'il semblait avoir prévu, tout en le
bravant, celui de l'idéologie et les faits confirmaient au
contraire cette donnée politique assurément moins spécu–
lative, que le maintien de l'Empire turc dans l'équilibre
général était subordonné à son assimilation de plus en plus
complète à la culture européenne.
Le chancelier d'Autriche eut bientôt d'autres occasions
de s'apercevoir que la Turquie, bien loin de suivre ses
conseils d'isolement, s'efforçait avec des chances diverses
de se rapprocher de plus en plus de la communauté occi–
dentale.
Fonds A.R.A.M