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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
géographique de l'Empire, l'armée sera répartie en
cinq grands corps : le premier formé de la garde, le se–
cond, dit de Gonstantinople, et les trois derniers compo–
sant les divisions de Roumélie, d'Anatolie et d'Arabie. »
Cette organisation rationnelle réalisait enfin, avec les per–
fectionnements dont il était susceptible, le dessein de
Sélim et de Mahmoud. Acceptée sans retour par la grande
majorité des musulmans, qui en faisaient d'ailleurs tous
les frais, elle causa le plus grand trouble dans certaines
régions européennes et asiatiques où régnait encore l'in–
dépendance de l'état nomade et même du brigandage. L'Al–
banie se souleva et dût être soumise par les armes. Les
deux sanglants combats de Komakova et de Kupreli ré–
duisirent pour un temps les Arnautes à l'obéissance.
A la même époque où Riza-pacha déployait toute son
énergie pour asseoir sur des bases nouvelles la sécurité na–
tionale, l'administration financière préparait quelques me–
sures destinées à améliorer les conditions économiques du
pays.
La valeur intrinsèque des monnaies, avait été altérée à
différentes reprises sans modification de leur valeur nomi–
nale. C'était un impôt déguisé dont les variations incessantes
gênaient singulièrement les transactions intérieures et étran–
gères.
D'autre part l'on avait émis des bons du trésor ou
Caïmés
qui, dépourvus de toute garantie, n'avaient pas tardé à
subir une notable dépréciation. En 1840 la Porte dans son
inexpérience, avait prié les gouvernements européens d'in–
viter leurs sujets à considérer ces papiers « comme de la
monnaie ordinaire, sans y apporter aucun doute, aucune
crainte. » On lui avait répondu que l'émission de valeurs
Fonds A.R.A.M