LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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Smyrne, de Chio et de Cavale réuni dans l'île de Mételin :
«
Le Sultan, notre maître et notre père à tous, est venu
parmi vous comme au milieu d'une famille dont la joie
fait sa joie, dont les douleurs sont les siennes. I l connaît"
trop les obligations que la divine Providence lui impose,
pour ignorer ce qu'il doit à son peuple, ce qu'il doit au
nom de ses ancêtres, ce qu'il se doit à lui-même. Aussi
me trouvé-je heureux de vous dire de sa part que tout
en vous efforçant de remplir vos devoirs de fidèles su–
jets, vous ne devez pas douter un instant de sa justice.
Musulmans, chrétiens, israêliles,
vous êtes tous les sujets
d'un même empereur,
lesenfants d'unmêmepère.
S'il est
parmi vous des opprimés, qu'ils se montrent, l'intention
bien formelle de S. M. étant que les lois qui sauvegardent
la vie, l'honneur et les biens de tous ses sujets soient stric-
lement observées dans son Empire
«
Musulmans ou
chrétiens,
riches ou pauvres, fonctionnaires civils, militaires
ou religieux, que tout sujet ottoman ait donc pleine con–
fiance dans le souverain
qui tient la balance égale pour
tous;
que tout coupable tremble, que tout homme de bien,
tout bon serviteur attende sa récompense. »
Peu après ce manifeste, la Turquie, dont le prince de
Metternich se félicitait de voir le gouvernement venu à
récipiscence, adoptait le système européen du recrutement
des armées et accomplissait ainsi dans son antique consti–
tution militaire un changement radical et définitif.
Fonds A.R.A.M