CHAPITRE VI .
Av è n eme n t d'AbduI Medjid. — Charte de Gulkkané. —
Dispositions qui l a caractérisent.
La fatalité qui semblait avoir poursuivi Mahmoud depuis
son triomphe sur les Janissaires, avait pesé sur ses derniers
jours jusqu'aux approches mêmes de la mort. Avant d'ex–
pirer, i l avait appris la défaite de son armée dans le Diar-
bekir et la perte de sa flotte à Alexandrie. Ce fut sous le
coup de cotte double catastrophe que son fils aîné ceignit
le sabre d'Osman.
Abdul Medjid était à peine majeur. La nature l'avait
peu favorisé et l'éducation n'avait pas corrigé l'œuvre de la
nature. Mais il sentait sa faiblesse et en recevant les hom–
mages des hauts dignitaires de l'Empire, il les avait assu–
rés de sa docilité et de sa confiance, ajoutant qu'aidé de
leurs conseils, i l se vouerait au bonheur de ses sujets,
tant musulmans que rayas.
Ces dernières paroles furent
en quelque sorte soulignées par le Reis-Effendi qui dit aux
ambassadeurs venus pour féliciter le Sultan : « Sa Hau-
tesse entend continuer les réformes dont son père lui a
légué le noble héritage. »
Reschid-pacha, tenu momentanément à l'écart, avait re–
pris sa place au Divan et avec lui le
Tanzimât
allait dé–
ployer son drapeau.
Le 3 novembre 1839 une imposante cérémonie réunis–
sait autour d'Abdul Medjid, dans l'une des enceintes du
vieux sérail, les grands officiers et les ministres, les Ulé–
mas revêtus de l'ancien costume, les députations des autres
Fonds A.R.A.M