LA TURQUIE ET LETANZIMAT.
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n'avait dû s'arrêter souvent devant les susceptibilités reli–
gieuses et nationales de ses contemporains.
Il est juste de reconnaître aussi que peu de souverains
ont été éprouvés comme lui par la mauvaise fortune et que
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son oeuvre eut été moins stérile sans les revers accumulés
d'un règne de trente ans.
L'on peut admettre, et ce n'est pas son moindre titre à
l'estime de l'Europe dont i l aspirait à implanter la civilisa–
tion dans l'Empire, l'on peut supposer du moins que, sans
vouloir encore émanciper ses sujets rayas au point de les
assimiler aux musulmans, Mahmoud entendait les relever
de l'état d'abjection qu'ils subissaient depuis la conquête
et il n'est pas invraisemblable que vers la fin de sa vie, i l
ait réellement exprimé celte noble pensée : « Je ne veux
reconnaître désormais les musulmans qu'à la mosquée,
les chrétiens qu'à l'église et les juifs qu'à la synagogue. »
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Fonds A.R.A.M