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LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
chez tons les autres et lorsqu'ils arrivaient au pouvoir, l'in–
térêt ou la peur paralysait en eux tout zèle et toute énergie.
Le peuple, lui, était fatigué du joug ; il voyait dans le
Sultan un fléau. À Constantinople et dans les provinces,
l'esprit de révolte régnait partout et relâchait tous les liens
qui unissaient le souverain à ses sujets.
Le comte Orlof disait alors : « Plus j'observe les Turcs,
plus je demeure convaincu que d'ici à peu d'années, ils
succomberont sous le poids de leur propre incapacité. » Ce
sentiment était partagé par plus d'un cabinet, et à lire les
documents de l'époque, l'on doutait généralement de
l'avenir de la Turquie et de la possibilité de sa régénération.
Il arriva même que l'Autriche, appréhendant la ruine pro–
chaine de l'Empire des Osmanlis, soumit à Saint-Péters–
bourg des propositions au sujet du partage de ses dépouilles
européennes. C'était en 1830.
Fonds A.R.A.M