CHAPITRE IL
Conséquences de l a destruction des Jan i s s a i r e s . —
Premiers essais de réforme militaire et adminis–
trative. — Arbitraire de Mahmoud; son insuffisance
comme réformateur. —Dé c o u r a g eme n t du peuple.
Ce succès inespéré, qui semblait même impossible, fut
le prélude de mesures radicales qui, telles que la dissolu–
tion des Spahis et des Armuriers et la désorganisation com–
plète des autres services militaires, réduisirent à néant
l'ancien édifice de l'armement national.
En ce moment, la Turquie se trouva exposée sans défense
à tous les dangers du dehors, comme à ceux d'un soulève–
ment intérieur suscité par quelque chef entreprenant. Sa
situation fut d'autant plus critique, que l'existence des
Janissaires s'était en quelque sorte identifiée avec le régime
antérieur, et que leur disparition entraînait la nécessité
presque immédiate de modifications dans la plupart des
institutions de l'Empire. Or la Porte n'était point préparée
à cette tâche urgente.
Que dans cette phase de transition où tout dépendait
d'un seul homme, une révolution du palais eut renversé
Mahmoud, et le pays était plongé dans l'anarchie.
Les cabinets étrangers, non moins et plus peut-être que
le Divan campé sous la tente du sérail, s'inquiétaient des
conséquences d'un événement qui, sous quelque aspect
qu'on le considérât, devait avoir une influence décisive sur
les destinées de l'État musulman. I l pouvait être un gage
de régénération et de force, comme i l était permis de
Fonds A.R.A.M