LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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ment supprimés en vertu d'un manifeste qui invoquait
contre eux le Coran et la loi divine, les Janissaires furent
dispersés et partiellement détruits (1).
Contrairement à l'opinion de plus d'un historien, l'on ne
saurait voir dans les massacres de
l'Et Meidam
l'effet di–
rect d'un plan préconçu. Sans doute le gouvernement se
croyait capable et avait la ferme résolution de greffer sur
l'Odjak des Janissaires une armée régénérée; mais les mé–
nagements qu'il observait à l'égard de la milice, indiquaient
qu'il ne se sentait pas assez puissant pour tenter d'un seul
coup son abolition. Et cependant ce sont ces dispositions de
prudence calculée qui, jointes, dès le début de la crise, au
déploiement du Sandjak Chérif (2) lui permirent de résister
au premier choc et de triompher.
Le manifeste du 15 juin fut une inspiration d'audace.
Mahmoud, secondé par Hussein-pacha, prit inopinément
le parti d'en finir; il joua le tout pour le tout.
(1)
L'on évalue de 6 à 7,000 le nombre des Janissaires tués à
Constantinople le 15 juin et de 15 à 16,000 celui des exilés.
(2)
Oriflamme de l'Empire.
Fonds A.R.A.M