M. Giraud, directeur des Raffineries de sucre de Saint-Charles, et
MM. Coder frères, de Saint-Marcel, tiennent la première place dans
la reconnaissance arménienne sous ce rapport, ainsi que le directeur
des iMnes de charbon de Gardanne, les Ateliers de La Seyne, les Eta–
blissements Schneider, au Creusot; les Constructions de la Drôme, à
Valence; la Savonnerie Badetti, aux Chartreux (Marseille); la fabrique
de bougies Fournier et C°, la Raffinerie de Saint-Louis, la Biscuiterie
Coste, la Chocolaterie Giry, M. Nahapiet,-le notable Arménien de Nice,
qui a été la providence de nos compatriotes dans cette ville; M. Kriko-
rian, de Soudan, qui a servi par mon entremise une pension pendant
deux ans à 50 familles arméniennes et en plus a payé les appointe–
ments d'une institutrice arménienne, M
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Boyadjian, que j'avais placée'
à l'école communale de la rue des Dominicaines. Grâce à une organi–
sation méthodique et à un travail persévérant, j'avais réussi, au bout
de six mois, à débarrasser la municipalité de Marseille du gros souci
qui la tracassait.
L'Office national des Arméniens, que j'avais créé dans un but pure–
ment humanitaire, n'avait pas le don de plaire à l'Office de la main-
d'œuvre étrangère, 11, rue Sainte-Claire, qui avait la prétention de
mettre obstacle au fonctionnement de cet office; mais, grâce à l'inter–
vention amicale de M. le commissaire spécial Borelli, toutes les diffi–
cultés ont été aplanies; intervention qui m'a permis d'accomplir sans
défaillance la lourde tâche que j'avais assumée. M. Borelli mérite, sous
tous les rapports, la profonde reconnaissance des Arméniens qui ont
eu maintes fois l'occasion d'apprécier la bienveillance de ce loyal fonc–
tionnaire de la République.
Le nombre des Arméniens en France est évalué approximativement
à 60.000, nos compatriotes vivant en contact continuel avec le peuple
français. Dans l'intention d'éviter certaines frictions entre deux élé–
ments de mentalité différente, je me permets d'exposer mon apprécia–
tion au sujet du peuple français, pour que mes compatriotes en fassent
leur profit dans leurs relations avec le peuple le plus sociable et le plus
aimable de l'univers. Ayant vécu pendant trente ans en France, c'est le
fruit de mon expérience de longue date que je mets à leur disposition.
LE PEUPLE FRANÇAIS
En abordant ce délicat sujet, je n'ai nullement l'intention de remplir
le rôle de flatteur qui ne marchande pas ses compliments, avec l'espoir
d'en tirer un profit personnel, comme l'indique le fameux précepte :
«
Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ». Pendant trente
ans, ayant vécu en France, j ' a i été en
contact
avec tous les milieux;
c'est le résultat de mes observations durant toute une existence que
je veux livrer au jugement de l'opinion publique, avec toute la fran–
chise qui convient à un ami qui ne veut pas diminuer la valeur de son
Fonds A.R.A.M