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Le Procès de Tehlirian
Le président:
Donc, depuis le 1
e r
mars les bolcheviks et les Jeunes Turcs lut–
tent au coude à coude contre les Arméniens, Saviez-vous, accusé,
qu'Enver Pacha conduisait cette attaque bolchevico-turque contre
l'Arménie et commandait les opérations ?
L'accusé:
Oui, je le savais aussi.
L'expert Liepmann:
Je vous prie de demander si l'apparition de la mère a eu
lieu en rêve ou dans un état de demi-sommeil.
Le président:
J'y reviendrai plus tard. Donc en attendant vous n'aviez qu'une
autorisation de séjour de 8 jours, puis vous avez obtenu l'autorisa–
tion de rester toujours?
L'accusé:
Oui, j'en avais fait la demande.
Le président:
Puis, début janvier, vous avez déménagé pour l'Aûgsburger
Strasse 51?
L'accusé:
Oui, en décembre.
Le président:
Vous n'avez été enregistré qu'en janvier. —Là habitait votre
compatriote Apélian ?
L'accusé:
Oui.
Le président:
Alors, vous avez déménagé?
L'accusé:
Oui.
Le président:
Quand?
L'accusé:
A peu près deux semaines avant.
Le président:
Vous êtes allé chez Mme Dittmann le 5 mars. Pourquoi?
L'accusé:
Quand ma mère m'apparut, j ' a i décidé de tuer Talaat Pacha. C'est
pour cela que j ' a i changé d'appartement.
Le président:
Et vous avez, pour ainsi dire, préparé le crime?
L'accusé:
Quand ma mère m'apparut, j ' a i décidé de tuer Talaat Pacha. C'est
pour cela que j ' a i changé d'appartement.
Le président:
Et à partir de ce moment vous avez essayé de mettre en applica–
tion votre projet.
L'accusé:
Quand je suis rentré dans mon nouvel appartement, j'avais plus ou
moins oublié ce que ma mère m'avait dit.
Le président:
Oublié?
L'interprète Zachariantz:
C'est difficile à traduire. On pourrait dire «cessé
d'y penser».
Fonds A.R.A.M