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banian m'ont servi de base pour entretenir le lecteur de
la littérature et de la poésie.
En outre de ces principales sources, j'ai consulté égale–
ment un grand nombre de documents disséminés dans les
revues et les journaux.
Ma connaissance du pays et des mœurs des Orientaux
m'a également été fort utile dans la rédaction de ce
travail, parce que souvent elle m'a permis de comprendre
les causes et les effets des événements. Écrivant une his–
toire, j'ai dû forcément entrer dans mille détails ; mais
pour chacune des périodes importantes je me suis attaché
à montrer les lignes principales de l'évolution de la nation
arménienne et ses relations avec la politique générale
dans les divers temps, car, dès les époques les plus an–
ciennes, l'Arménie, par sa position géographique, a été
appelée à jouer un très grand rôle dans les vues des
grands États sur l'Asie Antérieure.
Le lecteur sera peut-être arrêté parfois devant des
noms propres qui froisseront ses yeux et ses oreilles. Il
m'était impossible d'en éviter l'emploi, car, il ne faut pas
l'oublier, nous n'avons, pour toutes les époques, affaire
qu'à des noms géographiques et à des noms d'hommes
appartenant à des langues orientales, l'arménien, l'arabe,
le perse et le persan, le turc, le kurde et le géorgien.
Ces noms, à consonances étranges pour des oreilles
européennes, deviennent beaucoup plus simples quand on
en connaît la signification : Vagharschapat, par exemple, se
traduit par « construit par : Valarsace»; Sarkis,par « Serge »;
Karapet, par « précurseur ». Alagheuz veut dire
1'
«
œil
bleu » ; Arpa-tchaï, « la rivière de l'orge » ; Gheuk-tchaï, « le
fleuve bleu » ; Vramchapouh est la prononciation armé–
nienne du double nom perse (sassanide) Varahran-Cha-
pour (Sapor), et ainsi de suite. Parfois aussi les noms pro–
pres prennent les formes les plus variées; ainsi Georges I,
roi d'Ibérie (Géorgie), prend, suivant les auteurs et les
pays, les noms de Gorigè, Korkè, Kéorkè, Kéorki, Giorgi,
Koriké, Kourken. Il ne faut donc pas s'effrayer des conso–
nances que j'ai dû conserver par respect pour le carac–
tère linguistique des noms propres. Je ne pouvais d'ail–
leurs me dispenser d'en faire usage.
La géographie de l'Asie Antérieure n'est en général
connue que dans ses grandes lignes et, là encore, le lec-
AVANT-PnOPOS
Fonds A.R.A.M