AVANT-PROPOS
Je
dois à mon ami, M. Gustave Schlumberger, membre
de
l
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Institut,
l
'
éminent byzantiniste, et au grand poète
arménien, M. Archag Tchobanian, la pensée d'écrire
une histoire de
l
'
Arménie.
J
'
hésitais devant une entre–
prise aussi hardie et, je
le
dois dire sans fausse honte,
aussi ardue, car les sources sont fort nombreuses,
souvent aussi malheureusement très confuses et fréquem–
ment en langue arménienne seulement, ce qui me ren–
dait certaines recherches complètement impossibles.
Cependant, sur les instances de mes amis, je me suis mis
à l'œuvre, m'efforçant d'écrire un livre qui, tout en res–
tant, dans les limites scientifiques les plus strictes, fût à la
portée de tous les lecteurs, et surtout escomptant la bien–
veillance de ceux qui liront ces pages, car, pour bien des
raisons, indépendantes de la volonté de son auteur, cet
ouvrage ne peut être complet. D'une pari, les circons–
tances ne m'ont pas permis de mettre à contribution
toutes les sources que renferment les bibliothèques de la
Russie, du Caucase et de Constantinople, et, d'autre part,
bien des documents écrits dans des langues que je ne
possède pas et non encore traduits n'étaient pas direc–
tement à ma portée. Quant aux matériaux archéologiques,
ils sont pour ainsi dire inexistants, car dans l'Arménie
russe, les fouilles commencées par moi-même en 1887-
1888,
et depuis interdites par l'Administration impé–
riale, n'ont été qu'à peine reprises par une commission
russe et, dans l'Arménie turque, par suite des difficultés
sans nombre soulevées par le Gouvernement ottoman,
AVANT-PROPOS
Fonds A.R.A.M