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CHRÉTIEN, à votre HAUTE IDÉE DE LA PATRIE, et je ter–
mine en préconisant la reconstitution de la Grande Arménie
sous l'égide du Tsar (c'est obligé), mais aussi en souhaitant
la reconstitution de la Petite Arménie AUTONOME sous la
protection de la France et de l'Angleterre, avec débouchés
sur la mer à Mersina. Le démembrement probable de l'em–
pire turc offre une occasion incomparable de relever les
Arméniens en restaurant leur nationalité dans un Etat auto–
nome. Je souhaite bien vivement que mon sentiment à cet
égard ne demeure pas lettre morte, et suis tout à votre dispo–
sition pour vous aider dans cette cause que je considère
comme JUSTE et SACRÉE.
J'ai vu les Arméniens partout où il y en a en Turquie, au
Caucase, en Perse. Je les connais donc fort bien. Quant à
leur histoire, je n'ai pas besoin de vous dire qu'elle m'est très
familière.
J'estime qu'une campagne faite par un NON ARMÉNIEN
peut être de très grand poids. C'est ce qui m'a décidé à écrire
cet article dans la REVUE DE PARIS pour commencer;
mais il ne faut pas s'en tenir là. Il faut dire souvent et par–
tout ce qui doit être connu du public, puis quand le moment
sera venu agir auprès de la diplomatie tant en France qu'en
Angleterre, après avoir, dès maintenant préparé le terrain.
Pour cet effort je puis vous être, je crois, d'utilité, ayant des
relations très étendues dans le monde diplomatique français
et anglais, dans notre Parlement et à la Chambre des Lords.
Je serais très heureux de terminer ma carrière en aidant à la
réparation de l'une des plus grandes injustices qui soit.
J'estime profondément votre peuple; c'est donc de tout
cœur que je me mettrai au service de sa cause. Toutefois,
pour lui être utile il faut que les efforts soient coordonnés et
que parmi vous l'entente soit complète, quant à vos désirs et
à vos espérances, quant à la forme qu'il convient de donner
à la reconstitution de votre patrie. C'est le cas où jamais de
faire naître une union sacrée afin que toutes les démarches
tendent vers le même but.
Ne pas contrecarrer les vues du gouvernement russe en ce
qui concerne la Grande Arménie, ne pas formuler de désirs
ou de tendances contraires à la politique du Tsar, et en ce
qui regarde la France et l'Angleterre offrir des sécurités
d'avenir quant à l'attitude de la Petite Arménie vis-à-vis de
ces puissances.
PRESENTATION
Fonds A.R.A.M