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La Nouvelle Arménie occupait environ 5oo kilomètres de
la côte méditerranéenne, depuis le golfe d'Alexandrelte jus–
qu'au voisinage de l'embouchure du Mêlas des anciens, le
Manargaï-tchaï des Turcs. Ses limites septentrionales, assez
mal définies d'ailleurs, semblent avoir été la ligne de partage
des eaux du Taurus, tandis qu'à l'orient l'Amanus la bornait.
De grands cours d'eau arrosent les plaines comprises entre
les deux chaînes ainsi que la région côtière. A l'ouest, on
rencontre d'abord le Gheuk-sou (l'eau azurée), Calycadmus
CARTE DE LA CILICIE
de l'antiquité; puis, en marchant vers l'est, la rivière de
Tarse, le Saïhoum, autrefois Sarus, le fleuve Djihan, Pyra-
mis des Grecs, sans compter une foule de petits cours d eau
qui descendent du Taurus et de l'Amanus.
Le hasard a voulu que les Arméniens se soient attachés à
des pays illustres; car, après avoir perdu l'indépendance dans
leur patrie de l'Ararat, ils sont venus se fixer auprès de ces
fameuses portes ciliciennes qu'Alexandre le Grand traversa
pour aller combattre à Issus, et répandre dans l'univers la
civilisation hellénique.
La nouvelle patrie que choisirent les Arméniens est un pays
béni des dieux ; l'abondance de ses eaux, la fertilité de ses
plaines, la fraîcheur de ses pâturages et l'exposition de ses
CHAP. I
Fonds A.R.A.M