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les Perses étaient arrivés récemment et qu'ils
ne s'étaient pas encore mis en mesure pour le
combat.
Les deux armées étaient en face l ' une de
l ' a u t r e : l a bataille devenait donc inévitable.
Mais on était à la fin de la journée et le combat
fut retardé j usqu ' au j o u r suivant. Va r t a n , pen–
dant cette mémorable nu i t , encouragea ses sol–
dats, remonta les esprits, rappela les serments
prêtés de sacrifier sa vie pour la foi et la patrie,
fit envisager l a mort glorieuse qu i était réser–
vée. I l par courut les rangs de ses milices en
compagnie du prêtre Léonce, exhortant chacun
à résister en brave aux envahisseurs. Dans un d i s –
cours éloquent, i l rappela les g l o r i eux et grandes
victoires qu'ils avaient tant de fois remportées
ensemble, les triomphes et les honneurs quelles
leur valurent. I l leur d i t , qu'alors ils ne s'étaient
battus que pour faire des conquêtes et pour
acquérir de la gloire sur l a terre, mais que, cette
fois, ils allaient se battre pour la défense de leur
foi et pour gagner l a couronne du ma r t y r e . I l leur
d i t de ne point craindre l a mo r t et de l a braver
au contraire pour sauver l'honneur, l a patrie
et l a r e l i g i on . Les soldats enflammés par ses
paroles n'aspiraient plus qu'au moment de com–
battre. Us étaient tous décidés à donner leur
vie pour mériter l'éternité. P a rm i les plus jeunes
Fonds A.R.A.M