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v o i r que r i e n de tout cela n'ébranlait les chré–
tiens, i l mi t à la t o r t u r e tous les autres chré–
tiens de son armée. Les souffrances atroces, qu'ils
eurent à supporter pour leur r e l i g i on , et leur
courage à les supporter furent tels que les
païens eux-mêmes en tombèrent dans l ' a dm i r a –
t i o n , et quelques-uns de ceux-ci furent les p r e –
miers à exhor t er les malheureux à rester fermes
dans une croyance qu i faisait d'aussi sublimes
ma r t y r s . « I l vaut mi eux , disaient-ils, souffrir
jusqu'à l a mo r t que d'abandonner une pa r e i l l e
r e l i g i on . «
Devant une semblable résistance, Hazguèrd
imag i na de laisser aux chrétiens de son armée
un temps de répit et de tenter un autre moyen.
I l pensa faire mi eux en portant l a t e r r eur et
l a t o r t u r e chez le peuple de l'Arménie. I l c r u t
que les Arméniens, n'ayant plus personne pour
les protéger, se décideraient alors à prendre l a
r e l i g i on des Perses. I l comptait aussi que les
Arméniens, qu i se trouvaient dans son armée,
se convertiraient ensuite. I l envoya, donc, en
Arménie un personnage dévoué, q u i se nomma i t
Tenchabouh. Ce lui - c i employa d'abord l a ruse,
mais bientôt i l fit comprendre avec quelle r i –
gueur et quel acharnement i l allait t r a i t e r ce
ma l heur eux pays. I l pressura l'Arménie d ' im–
pôts écrasants. Ce q u ' i l ne pouvait pr endr e lé-
Fonds A.R.A.M