laient sur la terre, semblables à des torrents.
Mais depuis, le pays fut en paix ; i l se soumit
à Vagharchagh et ne fut plus jamais en butte
aux attaques des Macédoniens.
Après cela, Vagharchagh réorganisa le pays
de Majagh, du Pont, des Ekératzi ou Circas-
siens. Puis i l s'en vint au pied du Barkhar,
dans la province des Daïk, en des lieux hu–
mides et brumeux, couverts de sapins et de
mousse. I l donna à cette contrée une forme pour
ainsi dire nouvelle ; i l en applanit les terrains
montagneux, i l en exhaussa les bas-fonds. Tous
ces travaux en changèrent le climat, en adou–
cissant la température, et ce pays devint un
endroit délicieux, le plus agréable de tout le
royaume. Vagharchagh avait eu soin d'y mé–
nager des ombrages pour la saison d'été, quand
i l reviendrait de ce côté. I l y avait fait des
parcs, des forêts qui s'étendaient à la suite des
montagnes, pour se livrer aux plaisirs de la
chasse. I l réserva pour les vergers et les vignes
les contrées chaudes de Gogh. « Je voudrais ici,
dit Moïse de Khorène, tant ce prince m'est cher,
énumérer tous ses bienfaits dans ce pays. Je
n'ai fait qu' jndiquer les lieux où tout cela
fut exécuté, sans m'occuper de la forme de mon
style, ne voulant pas que l'on puisse taxer d'exa–
gération, l'admiration que je ressens pour ce
remarquable prince. »
Fonds A.R.A.M