regorgeait de richesses. On n'y voyait partout
que monceaux d'or et d'argent et de pierres
précieuses, que monceaux d'habits de toutes les
couleurs, de toutes les formes, pour les hommes
et pour les femmes. La laideur comme la beauté
y prenait un éclat merveilleux, et la beauté;
selon l'esprit du temps, y était déifiée. On
voyait les fantassins portés par des chevaux ;
les frondeurs étaient devenus des archers ; les
soldats, seulement armés de pieux auparavant,
maniaient le glaive et la lance; les hommes,
autrefois sans armes, étaient couverts d'armures
de fer et munis de boucliers. La vue seule de
ces soldats rassemblés; le feu, l'éclat qui j a i l –
lissaient de leurs armes, suffisaient pour mettre
l'ennemi en fuite
Tigran apporta la paix,
multiplia les édifices, féconda tout le pays par
des flots d'huile et de miel.
«
Tels sont les bienfaits, et combien d'autres
encore! de Tigran dans notre pays! de Tigran
fils d'Erouant, de Tigran, prince aux cheveux
blonds et argentés à leur extrémité, au teint
coloré, aux yeux gris, aux membres robustes,
aux épaules larges, aux jarrîbes alertes/ aux
pieds bien faits! de Tigran, toujours sobre dans
le boire et dans le manger, toujours réglé dans
ses plaisirs ! . . . On disait de lui, chez nos an–
ciens qui chantaient au son des cymbales, qu'il
Fonds A.R.A.M