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LITTERATUR.
ménienne. Parbétsi nous a transmis une allocution
éloquente, du moins dans certains de ses passages,
que Mandakouni prononça dans l'église de Dv i nn ,
à l'occasion de la nomination de Vahan Mamikonian
Comme gouverneur d'Arménie (1). Sa principale
œuvre est un
Recueil de Discours
sur des sujets mo–
raux et dogmatiques (2). D'aucuns ont mis en doute
l'authenticité de ces discours, parce que plusieurs
d'entre eux sont dans certains
Djarentir
(
recueil
de discours) attribués à Ephrem et l'un à saint Jean
Chrysostome, alors que, partout ailleurs, ils sont
considérés comme l'œuvre de notre auteur (3). Le
style pathétique de Mandakouni, presque aussi pur
que celui des premiers traducteurs, est exempt de
l'influence hellénistique de l'époque.
e) I NF LUENCES ETRANGERES
SUR L A L I T TERA TURE
A RME N I E N N E
Influence grecque.
—
La culture grecque
en Arménie date de la conquête d'Alexandre le
Grand, mais l'hellénisme conçu par ce monarque y
progressa très lentement L'influence grecque s'ac–
crut cependant sous les Séleucides qui avaient fon–
dé des villes à l'est de l'Euphrate. Tigrane I I le
Grand (94-54 av. J.-C.) avait f a i t du grec la langue
<Je sa cour. Son fils Artavazt (56-34 av.J.-C.) devint
auteur de langue grecque; i l composa dans cet
idiome des tragédies et des discours (4). C'est sur–
tout dans la période chrétienne que l'influence grec–
que, comme celle de la Syrie, f u t plus sensible. L ' A r –
ménie f i t bon accueil aux moines grecs qui y pé–
nétraient du côté de l'ouest, et aux moines syriens
1)
Parbétsi,
éd. Venise 1873, ch. O, p. 548-559.
2)
On y trouve de nombreux passages, propres à piquer l a
curiosité, sur les us et coutumes, restes de mœurs païennes,
ainsi que sur certaines pratiques de rapports sexuels contre
nature.
3)
Sur toutes les questions controversées relatives à Man_
^dateeùni. voir P.P. Sarkissian.
Critique
au sujet de
Manda–
kouni et ses œuvres,
Venise, 1895.
4)
Plutarque,
Vies Parallèles,
TV,
138.
Fonds A.R.A.M