ARMENIENNE
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d'Assyrie. Mais à peine un demi-siècle s'était-il
écoulé que Cyrus fondait l'Empire perse; détruisant
le puissant empire des Mèdes (Astyage) ,il renversait
Crésus, r o i de Lydie, et. prenait Babylone. Cyrus f ut
à son tour vaincu par les Scythes qui avaient envahi
la Mésopotamie. C'est ainsi que, pendant environ
deux siècles, l'Asie Antérieure f u t bouleversée : les
Perses, les Assyriens, les Hittites cessèrent d'exister
comme empires.
Immigration
des Arméniens.
—
Cette période
de l'histoire universelle est assez confuse. Quoi
qu'il en soit, le f a i t est que les Arméniens, peu–
ple indo-européen, profitant de cette confusion, v i n .
rent de l'ouest, conquirent le pays habité par les
Khaldes,et s'y installèrent. C'est depuis cette époque,
sans doute, que le pays f u t appelé «Arménie» et ie
peuple «Arménien» («Armina»et«Arminaya»,ancien
persan ;«Armenia», en grec) (1). Eneffet, c'est à cet–
te époque que, pour la première fois, on rencontre ce
nom dans les inscriptions cunéiformes en langue
persane ancienne de Darius I"
r
,
fils cFHystaspe. Ce ne
peut donc être qu'au V I I
e
siècle au plus tôt, proba–
blement pour la première fois au cours du sixième,
que les Arméniens ont immigré dans le pays. Cepen–
dant, jusqu'au début du V
e
siècle, on n'entend par–
ler n i de l'Arménie n i des Arméniens; on sait seu–
lement que le pays f i t partie du royaume perse des
Achéménides. E n 401, c'est à dire après la bataille de
Cunaxa, les d i x mille Grecs opérèrent leur retraite à
travers l'Arménie. (2)
L'Arménie resta-sans doute à cause de son état po-
litique faible et sa culture élémentaire - sous le joug
de l'empire perse fondé par Cyrus (529-486) et ses
successeurs.
1)
Hérodote,
5, 52;
Strabon,
X I , 12. — Le s Arméniens ap–
pellent leur nation « Haï » et leur pays ,« Haïastan ».
2)
La.route suivie par Xénophon pour atteindre le Pont-
Euxin n'a pas été encore retrouvée d'une façon précise; les
efforts déployés à cet effet n'ont pas donné de résultats. Belck
m'assurait en 1929 Qu'il y était parvenu, mais son ouvrage, com–
posé de mille pages environ, reste en manuscrit et n'a pas été
publié après sa mort survenue en 1932.
Fonds A.R.A.M