L ' A R M É N I E
P R É A R M É N I E N N E
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Rousa I I se porta contre les « Mo u c h k h i » et q u ' i l f i t des p r i –
sonniers p a r m i eux. D ' au t r e p a r t , i l est possible que ce soit pour
arrêter la pénétration arméno-phrygienne q u ' i l a i t , comme i l
semble, restauré la forteresse de PaZin (ou Bagh i n ) et séjourné à
Hazkert, localités situées l'une e t l'autre dans le Dersim, derrière
la ligne de l ' Eu p h r a t e
1
.
Du reste, u n nouveau danger menaçait l ' Ou r a r t o u . Les
Scythes (« Ac hk o u z a i » des sources assyriennes), autres nomades
indo-européens, également sortis des steppes russes, mais de
race iranienne ceux-là, venaient de s'établir en Médie et jusque
dans le Manna , d'où ils menaçaient le Kh o ub o u c hk i a , aux
frontières de l'Assyrie propre. L e r o i d'Assyrie Assarhaddon
repoussa de ce côté leur r o i Ichpaka, puis envisagea de donner
une de ses filles à u n autre de leurs chefs, nommé Ba r t a t o u a .
A la faveur de ces remous de peuples, le r o i d ' Ou r a r t o u
Rousa I I , sans doute grâce à l'alliance cimmérierine, enleva u n
moment aux Assyriens l a suzeraineté de quelques cantons-
frontières contestés, n o t amme n t le Choupria q u i correspond au
pays de Lidjé dans le Taurus arménien. E n 673 Assarhaddon
réduisit le Choupria d on t i l brûla la capitale, Ouppoumé. To u t e –
fois, menacé pa r t r o p d'ennemis à l a fois, i l se garda d'attaquer
directement l ' Ou r a r t o u . De son côté, Rousa I I , bien que t o u –
jours hostile à l'Assyrie, évita, pour les mêmes raisons, d'entre–
prendre contre l'empire voisin une guerre déclarée q u i n'eût
profité qu ' aux nomades indo-européens.
Pendant la dernière décade de son règne, Rousa I I f u t c on t em–
porain du r o i d'Assyrie Assourbanipal q u i gouverna l'empire
ninivite de 669 à 626. A cette époque une certaine halte f u t imposée
aux invasions des nomades indo-européens par la victoire que
«
Gougou, r o i de L o u d d i », c'est-à-dire Gygès, r o i de L y d i e ,
remporta en Anatolie sur les Cimmériens
2
.
De son côté, Assour–
banipal châtia Akhchéri, r o i de Manna , q u i , avec l'aide des
hordes scythes, i n s u l t a i t les frontières assyriennes : le Manna f u t
de nouveau rattaché à l'empire d'Assour. Quan t à Rousa I I , i l
eut la sagesse de ne pas prendre ombrage de ce retour offensif
de l'Assyrie sur ses frontières. Nous voyons ses ambassadeurs
figurer en 656 à la cour assyrienne lors de la déclaration de guerre
d'Assourbanipal aux Élamites
3
.
L o i n de se joindre à ces der–
niers pour encercler l'Assyrie, i l semblait soucieux de maintenir
une certaine solidarité des deux empires en présence des orages
qui montaient de toutes parts à l'horizon.
1.
C l . A D O N T Z , p. 179 et 206.
2.
Cf. R A D E T ,
La Lydie
et le monde grec au temps des Mermnades,
p . 177-
3.
Cf. A D O N T Z , p . 138.
Fonds A.R.A.M