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L ' A R M É N I E
P R É A R M É N I E N N E
village de Mzenkert, passe par un aqueduc sur la rivière Kho c hab ,
près de Kh a r n o u r d , et se dirige vers le lac de V a n par les villages
de Gôlblasan, K a m et Ma c h t ak . I l tourne ensuite vers A r t ame t
pour atteindre V a n . I l a u n cours de 50 kilomètres environ et
alimente u n vaste espace de terre cultivable. » L ' imp o r t an c e
d'un t e l t r a v a i l n'atteste pas seulement la puissance, mais aussi
le caractère bienfaisant de la dynastie ourartienne. De f a i t , la
région d u canal « Hay o t s - Tz o r » p r o d u i t de nos jours encore une
grande quantité de f r omen t , mais le peuple, oublieux d u n om d u
grand souverain, a t t r i bu e son œuvre à la reine assyrienne Sémi-
ramis.... Ménoua a f a i t exécuter encore plusieurs autres ouvrages
d'art, n o t amme n t le canal de B e r k r i , destiné à irriguer la plaine
de cette ville
1
,
et trois autres canaux pour la région de Manazkert,
«
le premier sur le t e r r i t o i r e de la ville d'Oulichou près de Gop,
le second dans les environs de Kh o t a n l o u , à l ' i n t e n t i o n des villes
d'Ouqoua, Zougouqé, I r n o u n i et Abasini, et u n troisième à
Marmos près de Padnos »
2
.
E n f i n i l se signala comme construc–
teur de villes, n o t amme n t celle d ' A l i a qu ' Ad o n t z recherche sur
le site de l'actuel Ar t c h o v a b e r d et une autre « ville de Ménoua »
(
Ménouaini) dans le canton de Re c h t oun i q , région de Vo s t an ,
à l'angle sud-est d u lac de V a n , ces deux cités étant en outre
desservies, elles aussi, par des canaux
3
.
•
Règne d'Argichh
I
e 1
Ménoua eut pour successeur son fils, A r g i c h t i I
e r
(
vers 785-753.)
Le règne de ce prince nous est bien connu grâce à ses « annales »,
gravées dans la citadelle de V a n , sur la façade des chambres
rupestres creusées sur son ordre dans le roc, avec le récit de ses
campagnes militaires pendant plus de treize ans. Car A r g i c h t i I
e r
f u t u n conquérant sous lequel l ' Ou r a r t o u a t t e i g n i t son apogée.
Comme ses prédécesseurs, d u reste, i l n'a garde de s'en attribuer
à lui-même le mérite. I l s'agit toujours des conquêtes de ses
célestes protecteurs, K h a l d i , d'abord, q u i est le grand dieu de
l ' Ou r a r t o u comme Assour l'est de l'Assyrie (au p o i n t que p l u –
sieurs savants désignent l ' Ou r a r t o u par le n om même de cette
divinité et appellent son peuple « les K h a l d i »), puis le dieu
Téchéba, identique, nous le verrons, au Téchoub hourrite, enfin
A r d i n i , le dieu du Moutsatsir adopté par les Ourartiens. Chaque
fois, c'est K h a l d i et ses deux assesseurs q u i v o n t en personne
soumettre les pays voisins au j o u g d ' A r g i c h t i .
D u côté du nord, A r g i c h t i s oumi t la région de l'actuel Sari-
c o n d u i s i t ce c a n a l d o n t le n o m est c a n a l de Ménoua. » ( I n s c r i p t i o n s de K a t e -
p a n t z , d ' A r t a m e t , de M z e n k e r t , I c h k h a n i g o m , etc., a p . A D O N T Z , p . 154.)
1.
I n s c r i p t i o n de B e r k r i a p . A D O N T Z , p . 155 et 240.
2.
A D O N T Z , p. 155-156 et 240.
3.
Ibid.
Fonds A.R.A.M