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L ' A R M É N I E
P R É A R M É N I E N N E
Arghana
1
.
Bref la majeure partie d u Dyarbékir et de la Gomma-
gène passa aux mains de l'Assyrie.
Pendant la fin de son règne, Aramé eut comme voisin le fii
s
d'Assournazirapal I I , le r o i d'Assyrie Salmanasar I I I , lequel a
régné de 859 à 824. Ce prince continua les conquêtes paternelles
aux confins de l ' Ou r a r t o u . Dès 859 i l se v an t e d'avoir brûlé la
capitale du « pays de Kh o u b o u c h k i a » dans la région de l'actue
D j o u l ame r k sur le cours supérieur du Grand Zab, dans le pays
que l'Arménie classique appellera le P e t i t A / bag
2
.
E n 857 il
s'attaqua à l ' Ou r a r t o u lui-même. P a r t a n t de « l ' I n z i t i » ou « Alzi i
c'est-à-dire d u district arménien de H a n z i t h , l'Anzitène classique,
dans l'actuel pays de Kh a r p o u t , i l traversa le « pays de Souhmi»,
c'est-à-dire le Ba l a h o v i t arménien, la Balabitène classique, la
région de l'actuel Palou, et a r r i v a devant la capitale ourartienne,
Ar z a c hk o u , l'actuelle Manazkert. « A r r amo u ( = Aramé) d'Ourar-
t o u frémit d'effroi devan t la force de mes armes. I l abandonna sa
ville et gagna le mo n t A d d o u r i », nous apprend Salmanasar lui-
même. Le mo n t A d d o u r i i c i mentionné doit être u n des contre–
forts de l ' A l a - da gh , au nord de Manazkert, du côté de Padnos,
pense Ad o n t z . « Je gravis après l u i le mo n t , continue le conquérant
assyrien, et l u i l i v r a i un violent combat. J'abattis 3.400 de ses
combattants. Comme le dieu Ad a d , je précipitai sur eux l'orage.
De leur sang je teignis la montagne comme une laine.... Arramou,
pour sauver sa v i e , a v a i t gagné la montagne inaccessible. De ma
virile énergie, comme un taureau sauvage, je piétinai son pays
3
,
i
Après avoir incendié Ar z a c hkou , la capitale ourartienne, Sal–
manasar se donna le plaisir d'aller ériger sa propre statue sur
«
le mo n t I r i t i a », où Ad o n t z v o i t le mo n t Aladagh. I l saccagea
le pays d ' A r am i l i q u i était, nous l'avons v u , l a province royale
par excellence et q u i correspond à la partie orientale de la pro–
vince arménienne d ' Apah o un i q
4
.
I l traversa ensuite le pays de
«
Zenzioun » où Ad o n t z v o i t la province arménienne d'AZiovit et,
vers l'actuel Ardjèch, i l « baigna ses armes » dans la « mer de j,
Naïri », c'est-à-dire dans le lac de Va n .
Après cette razzia dans le centre de l'empire ourartien, Sal–
manasar I I I passa d u bassin d u lac de V a n dans celui d u lac
d ' Ou rmi a . I l a t t e i g n i t ainsi le pays de Gilzan q u i correspond,
d'après Ad o n t z , à la province arménienne de Zaravand, dans la
région de Salmas, au nord-ouest du second lac
5
.
L e r o i local,
pou r échapper à l'orage, déclara se soumettre, soumission pure–
me n t t empo r a i r e d'ailleurs. Le monarque assyrien rentra en
effet aussitôt après chez l u i pa r l a route d u d i s t r i c t de Khou-
1 .
A D O N T Z , p.
6 5 - 7 1 .
2 .
A D O N T Z , p. 7 4 .
3.
Ibid.,
p. 7 8 - 7 9 .
4.
Ibid.,
p. 7 9 - 8 1 .
5.
Ibid.,
p. 8 2 .
Fonds A.R.A.M