L A G É O G R A P H I E D E L ' A R M E N I E E T L ' H I S T O I R E
        
        
          15
        
        
          L ' A r a x e se fraie un passage entre ces montagnes, au nord
        
        
          celles de la Siounie (pays entre le lac Sévan et Nakhitchévan)
        
        
          et du Qarabagh, au sud celles de l'Azerbaidjan persan, et me t
        
        
          l'Arménie en c ommun i c a t i on directe avec l ' I r a n . L a vallée
        
        
          d'un des affluents méridionaux de l ' Ar a x e , le Qyzyl-tchaï q u i
        
        
          arrose en Azerbaïdjan le pays de Kho ï (He r en arménien), a
        
        
          été la voie par où les invasions iraniennes on t toujours pénétré en
        
        
          Arménie du côté de D j o u l f a et de Nakhitchévan, l'ancien dis–
        
        
          t r i c t de GoZthèn ou GoZthn. Plus à l'est, à sa sortie de l'Arménie,
        
        
          l'Araxe arrose les steppes herbeuses de l ' A r r a n (sur sa rive gauche)
        
        
          et de Moghan (sur sa rive droite) q u i on t toujours servi de relais
        
        
          aux nomades turco-mongols dans leur poussée vers la forteresse
        
        
          arménienne. E n avancée dans cette direction, le Qarabagh, la
        
        
          Siounie et le GoZthn constituent comme une «Marche arménienne »
        
        
          destinée à faire f r o n t contre ces poussées venues de la steppe.
        
        
          Toutefois le voisinage du plateau d ' I r a n s'y f a i t nettement sentir
        
        
          avec le c l ima t q u i est celui des steppes sèches de la Perse, avec
        
        
          l'aspect dénudé et comme métallique des montagnes, avec le
        
        
          caractère d'oasis des villes qu'entourent des vignobles, des
        
        
          plantations de coton, des rizières ombragées de hauts platanes
        
        
          contrastant avec le vide de la contrée environnante.
        
        
          
            La défense de la forteresse arménienne :
          
        
        
          
            les montagnes bordières du Sud.
          
        
        
          L a zone bordière méridionale, avec son massif mon t agneux
        
        
          q u i sépare l'Arménie de la Mésopotamie, forme a u j o u r d ' hu i le
        
        
          Ku r d i s t a n . Les chaînes orientées de l'est à l'ouest q u i en consti–
        
        
          t u e n t l'ossature, se dressent, au sud-est, à 3.000 mètres a u -
        
        
          dessus de la plaine d'Assyrie. Ce sont les districts de
        
        
          
            Moxoène
          
        
        
          et de
        
        
          
            Karduène
          
        
        
          des géographes anciens, le Mo k q et le Gordjaïq
        
        
          des nomenclatures arméniennes. Le même système mon t agneux se
        
        
          continue vers l'ouest, de la région de B i t l i s j u s qu ' au sud de
        
        
          K h a r p o u t et de Ma l a t y a . C'est le « Taurus arménien » q u i domine
        
        
          l'ancienne province de Khoïth, le Sassoun, le Ba l ou et la province
        
        
          médiévale de Kh a n z i t h , Ha n z i t h ou Hanzêth (ou pays de Kh a r –
        
        
          pout), cette dernière incluse dans l'ancienne
        
        
          
            Sophène.
          
        
        
          Pour
        
        
          descendre du massif arménien vers la plaine de Mésopotamie,
        
        
          le Tigre, l ' Euph r a t e et leurs affluents se creusent, à travers ce
        
        
          bourrelet montagneux, de véritables canons, « de terribles entailles ».
        
        
          Telles les gorges des affluents orientaux d u Tigre à travers la
        
        
          chaîne d u Kh ems d i nan , dans les provinces d u Gordjaïq, du
        
        
          Tmo r i q et de l'AZbag méridional. Telles les gorges de l ' Euph r a t e
        
        
          avec leurs coudes aigus et leurs « tracés en baïonnette », entre
        
        
          l'ancienne Commagène et l'ancienne Sophène, n o t amme n t dans
        
        
          Fonds A.R.A.M