peu éloignées de Constantinople, furent placées,
comme pendant la guerre des Balkans, dans
l'armée active. Les classes plus anciennes et cel–
les recrutées dans les régions plus distantes,
étaient affectées aux services des routes, des che–
mins de fer, et à la construction des fortifica–
tions. En quelque point qu'ils aient été appelés
et quelle que fût la tâche à eux assignée, les Ar–
méniens firent partout leur devoir et travaillè–
rent pour la défense de la Turquie. Ils prou–
vèrent qu'ils étaient braves soldats, bons et intel–
ligents travailleurs.
En avril 1915, des ordres furent envoyés de
Constantinople aux autorités locales d'Asie Mi –
neure de prendre toutes précautions jugées uti–
les pour empêcher
d'avance
toute tentative de
rébellion de la part des Arméniens. Pareils or–
dres firent penser à ces autorités locales que les
Arméniens constituaient un grand danger pour
le salut de l'Empire et que la défense de l'Etat
exigeait impérieusement de recourir aux mesures
préventives de la plus rigoureuse sévérité, pour
rendre les Arméniens tout à fait inoffensifs.
Dans certaines régions, les fonctionnaires ré–
pondirent qu'ils n'avaient rien observé de sus–
pect de la part des Arméniens et rappelèrent au
Gouvernement que ces Arméniens n'étaient pas
à craindre, vu qu'ils n'avaient pas d'armes et
que, de plus, les hommes les plus vigoureux
avaient été déjà pris pour l'armée. I l reste à
quelques Turcs encore des sentiments de pitié et
Fonds A.R.A.M