Dans l'été de 1908, quand les Jeunes-Turcs
imposèrent au Sultan Abdul-Hamid le rétablisse–
ment de la Constitution qu'il avait accordée et
immédiatement supprimée trente ans aupara–
vant, au commencement de son règne, ils eurent
bonne presse dans tout le monde civilisé.
Les écrivains de tous pays applaudirent à leur
entreprise et dépeignirent en termes enflammés
le brillant avenir de l'Empire Ottoman sous un
régime de Liberté, d'Egalité et de Fraternité. Le
bon vouloir de l'Europe et de l'Amérique, et mê–
me leurs encouragements positifs furent assurés
de toute manière aux réformateurs. Les Puis–
sances, tout particulièrement la Grande Bretagne
et la France, aidèrent à l'installation du nouveau
Régime en prêtant de l'argent et en envoyant des
Conseillers compétents, soit pour les finances,
soit pour la marine, — les deux départements
les plus négligés du Gouvernement turc.
I l suffit, pour vérifier l'exactitude de cette af–
firmation, de relire les journaux européens d'à-
Fonds A.R.A.M