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MOÏSE DE KHORÈNE .
Sarug, âgé de cent trente ans, engendra Nachor.
'
Nachor, âgé de soixante-dix-neuf ans, engen–
dra Tharé. «
Tharé, âgé de soixante-dix ans, engendra
Abraham.
Cham.
Cham engendra Chus.
Chus engendra Mesdraïm.
Mesdraïm engendra Nemrod.
Nemrod engendra Bab.
Bab engendra Anébis.
Anébis engendra Arbel.
Arbel engendra Chaé'I.
Chaé'I engendra un second Arbel,
Arbel engendra Ninus.
Ninus engendra Ninyas.
Japhet.
Japhet engendra Gomer.
Gomer engendra Thiras.
Thiras engendra Thorgom.
Thorgom engendra Haïg.
Haïg engendra Arménag.
Arménag engendra Armais.
Armais engendra Amassia.
Amassia engendra Khégam.
Kégham engendra Harma.
Harma engendra Aram.
Aram engendra Ara le beau.
Or, Caïnan est inscrit par tous les chronolo-
gistes le quatrième depuis Noé et le troisième
depuis Sem; de même Thiras est le quatrième
depuis Noé , et le troisième depuis Japhet, selon
notre version, bien qu'il ne se trouve point dans
le texte original [de la Bible] (i). En ce qui con–
cerne Mesdraïm, quatrième descendant de Noé,
troisième de Cham, nous ne le trouvons [men–
tionné] ni dans notre version, ni dans les chro-
nologistes ; mais il est ainsi classé chez un Syrien
(
lis, Égyptien) très-savant et très-instruit
(2)
,
et
ce que dit ce lettré nous a paru certain. CarMes-
(1)
Le nom de Caïnan ne se trouve pas mentionne en
edet dans les ch. X et XI de la Genèse, ni dans le ch. Idu
liv. I des Paralipomènes, selon les Septante ; cependant les
manuscr. arméniens de la Bible intercalent dans la gé–
néalogie de Sem, Caïnan. Ainsi le verset 24 du dixième
livre de la Genèse est ainsi conçu : « Et Arphaxad en–
gendra Caïnan, et Caïnan engendra Salai
1
,
et Salah en–
gendra Iléber. » Ce verset est reproduit dans la version
arménienne des Paralipomènes, liv. I, ch. 1, vers. 18.
(2)
Manéthon, dans Eusèbe,
Chron.,
I, p. 201, et Ch.
Millier,
Frag. hist. grxc,
t. II, p. 526.
draïm est Medzraïm, qui signifie Egypte
(1);
et
beaucoup de chronologistes, en disant que Nem–
rod, c'est-à-dire Bel, était Éthiopien
(2)
,
nous
1
ont persuadé que le fait est certain, l'Ethiopie
étant limitrophe avec l'Egypte.
Nous ajouterons encore : Bien que les années
des époques des filiations de Cham jusqu'à Ni–
nus ne se trouvent comptées nulle part, ou que
la connaissance ne nous en soit pas parvenue,
et quoiqu'il n'y ait rien de certain touchant Ni–
nus et notre Japhet, cependant la généalogie
précédente est exacte; chacune des trois filia–
tions étant de onze membres jusqu'à Abraham,
à Ninus et à notre Aram; parce qu'Ara qui
mOurut très-jeune est le douzième depuis Ninus.
Cela est vrai et personne n'en doute, parce que
nous tenons ces renseignements d'Abydcne, his–
torien très-véridique qui s'exprime ainsi : « Ni –
nus [fils] d*Arbel, de Chaël, d'Arbel, d'Anébis,
de Bab, de Bel (3). » De même aussi par notre
filiation depuis Haïg jusqu'à Ara le Beau, qui fit
mourir l'impudique Sémiramis, il suppute
ainsi :
«
Ara le Beau [fils] d'Aram, d'Harma , de
Kégham, d'Amassia, d'Armais, d'Arménag,
[
d'Haïg (/|) ] , qui fut l'ennemi et le meurtrier de
Bel (5). » Ces faits sont rapportés par Aby-
dène dans le premier recueil de généalogies spé–
ciales, qui fut anéanti de nos jours.
Céphalion atteste les mêmes faits, car il s'ex–
prime ainsi dans un chapitre : « Au commence–
ment de notre travail, nous avions commencé à
écrire toutes les généalogies en détail, d'après
les archives royales; mais nous reçûmes l'ordre
des rois de passer sous silence les hommes obs–
curs et sans vertu des temps antiques, et de men–
tionner seulement les hommes généreux, sages et
conquérants, et de ne pas dépenser le temps inu–
tilement, » etc. (6).
(1)
Le nom biblique de l'Egypte est *jiapOi D>"ti?n
que les Arabes ont gardé sous la forme
m*set.
( 2 )
Ce passage, qui est extrait des 'Arouptoxà d'Aby-
dène, est perdu en grec. Eusèbe l'avait déjà donné dans
sa Chronique (éd. Mai et Zohrab, p. 36 ).
Cf. Ch.
Militer,
Frag. hist. grxc,
t. IV, p. 284, § 11.
(3)
Cf. Eusèbe,
Chron.,
I, p. 109.
(4)
Ce nom manque dans les manusc; mais il faut le
restituer pour l'intelligence du texte.
(5)
Ce passage du livre déjà cité d'Abydène est perdu
en grec, et ne nous a été conservé que par Moïse de
Khorène. — Cf. Ch. Millier,
Fragm. hist. grœc,
t. IV,
p. 285, § 12.
(6)
Ce fragment extrait de l'Exorde des Histoires de
Céphalion que Moïse de Khorène nous a seul transmis,
appartient au livre I , intitulé KXctco (Photius,
Biblioih.,
cod.
68,
p. 34. Ed. Bekk.), et a été reproduit par Ch.
Millier dans le t. III des
Fragm. hist. grxc,
p. 62",
§2.
Fonds A.R.A.M