en
1723,
et adressée à Éric Éenzel, une relation
abrégée et faite de mémoire, sur l'état présent de
quelques nations de l'Orient, notamment sur les
Persans, les Arméniens, les Géorgiens, les Circas-
siens, les Daghestaniens, les Tatars de la Cri–
mée, les Cosaques, les Russes, etc.
(1).
Trois ans plus tard, les frères Guillaume
et
Georges Whiston, fils d'un professeur de langue
anglaise à Madras, où il faisait l'éducation des
enfants de l'Arménien Grégoire Aghapcrian, pu–
blièrent à Londres une traduction latine de l'His–
toire de Moïse de Khorène
(2).
Ces deux jeunes
Anglais avaient appris l'arménien sous la direction
de leur père, qui lui-même s'était familiarisé avec
cet idiome dans la maison où il était précepteur.
Les frères Whiston se servirent, pour donner
leur édition, de celle publiée à Amsterdam par
l'évêque Thomas de Vanant en
1695,
et ils y
ajoutèrent en regard une version latine, qui
laisse beaucoup à désirer comme exactitude. A
la suite de l'Histoire de Moïse, les frères Whiston
ont donné le texte et la traduction de la Géo–
graphie du même auteur, faite sur le texte édité
par l'évêque Osgan, à Amsterdam en
1668,
avec
la lettre des Corinthiens à l'apôtre Paul et la ré–
ponse de Paul aux Corinthiens.
Un siècle après la publication qu'avaient faite
les frères Whiston, un Français, M. Le vaillant de
Florival, professeur à l'école des langues orien–
tales de Paris, donna dans cette ville la traduction
française du même ouvrage précédée d'une no–
tice biographique sur Moïse de Khorène (3),
et qu'il retira bientôt de la circulation
(4)
pour
éditer à Venise, en
1844*
le texte accompagné
d'une nouvelle traduction de l'Histoire de
Moïse de Khorène (5). Ce travail, qui est fort
(1)
On doit encore à Brenner une relation en suédois
de l'expédition de Pierre le Grand en Perse. — Cf. Bio–
graphie universelle de MM. Didot, à l'article
Brenner.
(2)
Mosis Chorenensis historix armeniacx libri III;
accedit ejusdem scriptoris Epitome Geographiœ
(
Londini, ex off. C. Ackers,
1737,
in-4° de 412 pages).
(3)
Hist. d'Arm. de Moyse Hhorénalzi
(
sic), auteur
arménien classique du cinquième siècle, traduite par
P.-E. Le Vaillant de Florival.... (Paris, 1836, in-8°).
(4)
Cette traduction est très-infidèle, et de plus l'au–
teur a adopté pour certains noms de lieux une trans–
cription qui approche du ridicule ; ainsi il traduit Tigra-
nocerte par
Tigraneville !
p. 172*, Erouantaguerd, par
Erouanthaville !
Pacaran, par
Idoleville ! ! !,
p. 99.
(5)
Moïse de Khorène, auteur du cinquième siècle,
Hist. d'Arm.,
texte armén., et trad. française
(
Ve–
nise, Saint-Lazare, 1842), 2 vol. in-8°. — Même édition,
avec un nouveau titre (Paris, s. d., Dondey-Dupré,
recommandablc
(11,
est malheureusement accom–
pagné d'un Dictionnaire géographique, his–
torique
,
sans aucune valeur scientifique,
que l'éditeur a composé à l'aide des compilations
de Moréri et de Bouillet.
L'Histoire de Moïse de Khorène a également
été traduite deux fois en italien. Ce fut l'abbé
J . Cappelletti qui en donna la première version
à Venise
(2).
Bien que cette traduction ne soit
pas sans mérite, elle est inférieure cependant à
celle que les PP. Mékhitaristes ont publiée à
deux reprises différentes dans leur imprimerie,
en
1849
et i85o(3),et qui passe à tort pour être
l'œuvre de M. N. Tommaseo, qui n'a fait qu'en
retoucher le style. Cette excellente version est
enrichie de notes historiques, critiques et philo–
logiques qui font le plus grand honneur aux
membres de l'Académie de Saint-Lazare de Ve–
nise. Nous avons largement puisé à cette source
d'informations dans les annotations qui accom–
pagnent la traduction nouvelle que nous pu–
blions.
L'intérêt qu'offre l'Histoire de Moïse de Kho–
rène n'a pas échappé aux savants de la Russie,
qui ont publié aussi deux traductions de cet ou–
vrage. Un diacre arménien, Joseph Ohannésîan,
a donné en langue russe une première version de
cet ouvrage, à Saint-Pétersbourg
(4),
et M. J. -B.
Emin, alors professeur à l'Institut Lazareff de
Moskou, a publié également dans cette dernière
ville (5) une excellente traduction, accompagnée
de notes et de dissertations d'un intérêt capital.
V
I C TOR
L
A Ï Ï G LO I S .
2
vol. in-8° ) et ornée du portrait de l'empereur Nico–
las I
e r
,
auquel l'ouvrage est dédié.
(1)
On m'a assuré que M. Levaillant de Flori al a été
puissamment aidé dans sa publication par le P. Gabriel
Aïvazovsky, Mékhitariste, et membre du saint synode
d'Edchmiadzin.
(2)
Mosè Corenese storico arm'eno del quinto secolo,
versione di Giuseppe Cappelletti (
Veneda, G. An(o-
nelli, i84l,in-8°), 320 pages.
(3)
Storia di Mosè Corenese, versione italiana illus–
trât a dai monaci Armeni mechitaristi, ritoccala
quanto allô stile da N. Tommaseo
(
Vcnezia, San-Laz-
zaro, 1849, 1850; in- 8°), 419 pages.
(4)
Hist. d'Arm., composée par Moïse de Khorène
et traduite par l'archidiacre Joseph Ohannésoff
(
Saint-
Pétersbourg, 1804 ou 1809?).
(5)
Hist. d'Arménie de Moïse de Khorène, traduite
de Varmên. et annotée par N. (Nikita) Emin
(
Moscou,
Katkoff. 1858, in-8°), 392 pages. — L'appellation
M-
liila
a été adoptée par les Russes pour rendre le nom
arménien
Méguerditch,
bien que ces deux appellations
aient un sens très-différent dans les deux idiomes. |
Fonds A.R.A.M