tiques. Cette fois, l'Europe ne se croise pas les
bras en regardant assassiner un peuple...
Cependant les Turcs ne sont pas contents. Ils se
moquent et s'irritent tour à t our de cette opération
de police internationale. L'organe jeune-turc
Ilidal,
paraissant à Adana, sous la direction d'Ihsan F i k r i ,
membre de 1' « Uni on et Progrès », s'en prend
aux Arméniens, coupables d'avoir provoqué cette
intervention étrangère dans une affaire d'ordre
intérieur... On apprend que les officiers européens
viendront de Mersine se rendre personnellement
compte de l'étendue du désastre. Une délégation
turque se porte auprès du consul britannique et
le prie de faire en sorte que cette visite n'ait pas
l i eu , car elle ne manquerait pas de produire « une
très fâcheuse impression ». Nonobstant, les offi–
ciers anglais, puis les français sont venus et cette
fois le consul de France lui-même s'est dérangé,
car i l les accompagne. — Le samedi 24 a v r i l ,
leur enquête terminée, ils regagnent le bord .
Retenons cette date du samedi 24 : c'est celle
de la prise de Constantinople par les Jeunes-
Turcs ; c'est aussi ce jour-là qu'arrivent à Adana
les bataillons constitutionnels de l'armée roumé-
liote ; et c'est le lendemain dimanche, 25, qu'écla–
tera le deuxième massacre, bien plus effroyable que
le premier.
Dès le j eud i 22, les Arméniens étaient prévenus.
A cette date,
VItidal,
dans un article v i ru l ent , où
le jeune-turc Ismaïl Sefa se faisait l'interprète de
l ' op ini on turque, disait :
Fonds A.R.A.M