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devo i r . Ma l heur eus ement , on ne saurait c i t er que
peu de cas semblables .
Le v e nd r e d i 16 a v r i l , M . D o u g h t y - Wy l i e fait
pa r v en i r un message à Dj evad bey, le s ommant
d'arrêter la bouche r i e . 11 ajoute q u ' i l y va de sa
tête et de celle du c ommandant mi l i t a i r e Remz i
pacha. Est-ce cette menace, est-ce lass i tude et sa–
tiété, t o u j o u r s e s t - i l que dans l'après-midi on m i t
fin au massacre. En t r e t emps , Dj evad a convoqué
ulémas et évêques , notables tur c s et arméniens.
Escortés de soldats, i l s se sont réunis au konak .
M . G. . . , ingénieur français, rentré à l ' i ns t ant même
d ' une course dans la p l a ine d 'Adana , est présent
à cette réuni on ; y assistent également d ' aut res
Eur opéens , no t ammen t des mi ss i onna i res qu i
s ' interposent ent re les deux pa r t i s et prêchent la
c on c i l i a l i on . M . G. . . note dans son carnet :
Vo i c i le vicaire de Tévêque arménien grégorien et
un autre curé arménien. Tous deux ont l'air doux —
trop doux — et résigné ; puis c'est l'évêque arménien
catholique, Mgr Terzian, que l'on a toutes les peines
du monde à contenir et à empêcher de crier à la face
des pachas et des officiers turcs leurs odieuxattentats...
La délibération commence. On entend à tout instant
des coups de fusil. Tout le monde veut en finir, mais
on n'arrive pas à se mettre d'accord. Les autorités tur–
ques demandent que les Arméniens rendent les armes.
Mgr Terzian y consent, à la condition que l'on désarme
aussi les musulmans. Cette prétention paraît inouïe
aux ulémas...
Fonds A.R.A.M